Les participants au séminaire sur la transformation du management du capital humain, organisé à Tunis, ont souligné que la mauvaise gestion des ressources humaines fait partie des principales causes de la fuite des cerveaux en Tunisie.

Selon Said Zouaghi, membre de l’Association des professionnels des ressources humaines Tunisie, 94.000 compétences ont quitté le pays ces six dernières années dont 4.000 enseignants universitaires.

Il ajouté que 45% de jeunes médecins parmi 400 inscrits en 2017 au Conseil de l’ordre des médecins en Tunisie ont également quitté la Tunisie. Ce qui explique, a-t-il dit, le mauvais classement de la Tunisie dans le rapport Global Talent Competitiveness Index (GTCI).

En effet, sur 119 pays, la Tunisie a été classée à la 83e place en matière de compétitivité des talents, reculant ainsi de 6 places par rapport à 2017.

En ce qui concerne l’attraction des compétences, elle a occupé la 103e place tandis qu’elle a été classée 94e en matière de développement des talents et compétences.

D’après Zouaghi, les cinq premiers pays en tête de ce classement (Suisse, Singapour, Etats-Unis, Norvège et Suède) ont réussi à instaurer des systèmes éducatifs qui répondent aux besoins du marché.

Il a expliqué que ces pays ont développé les compétences techniques et collaboratives et mis en place des politiques d’emploi souples à même de garantir une couverture sociale.

La présidente de l’Association a, quant à elle, mis l’accent sur la nécessité de s’ouvrir davantage sur la technologie et de développer les mécanismes de travail en s’orientant davantage vers le numérique.

Elle a, également, recommandé de développer le système législatif en matière d’innovation et les lois régissant les relations professionnelles et de réviser la politique de la gestion des ressources humaines.

Cette politique a entraîné la migration professionnelle du public vers le privé et la fuite des cerveaux, d’après elle.

Le président de l’Institut tunisien des études stratégiques, Néji Jalloul, a mis l’accent sur l’importance de mettre en adéquation les besoins du marché avec la formation afin de réduire le taux de chômage en Tunisie.