A l’occasion du 40e anniversaire des événements du 26 janvier 1978, vendredi 26 janvier 2018, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé à ouvrir une enquête sur l’assassinat de plusieurs personnes et à faire toute la lumière sur les opérations de torture subies par les syndicalistes qui, ajoute-t-elle, doivent aujourd’hui être réhabilités et reconnus en tant que militants de la liberté et de la dignité.

Dans une déclaration publiée à cette occasion, l’UGTT appelle, également, à rendre justice à tous ceux qui ont été licenciés, réitérant sa demande pressante de récupérer les archives de l’organisation, qu’elles soient détenues par le ministère de l’Intérieur ou en possession d’individus qui ont profité de la crise pour s’en approprier.

L’UGTT est appelée à contribuer à l’examen de plusieurs dossiers dont, notamment, l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés, l’application des normes du travail décent, la résolution du problème des caisses sociales, la révision du régime de subvention, l’ouverture du dossier des entreprises publiques, la réforme du système éducatif et du secteur de la santé publique et la création du conseil du dialogue social en concertation avec l’UGTT.

“Les travailleurs tunisiens s’enorgueillissent en ce 26 janvier d’avoir crié à l’injustice et à l’oppression et d’avoir résisté à la tentative visant à agenouiller à jamais l’UGTT afin d’en faire un outil au service des intérêts du régime”, ajoute la déclaration.

La déclaration rappelle la position de principe de l’UGTT qui ne s’oppose pas au régime en place et que sa devise est la liberté et non pas la subordination au pouvoir dans le cadre d’un dialogue social responsable et d’égal à égal et dans lequel les intérêts du pays ne dépendent pas d’une personne ou d’un parti.

L’UGTT avait décrété une grève générale le 26 janvier 1978, la première depuis l’indépendance du pays, suivie d’un soulèvement populaire réprimé par les forces sécuritaires et militaires.

Selon un bilan officiel, ces affrontements avaient fait 46 victimes et plus de 200 morts d’après des sources indépendantes.