Plaidoyer pour une réelle politique de ré-engineering du dispositif de vulgarisation agricole

En Tunisie, où la vulgarisation agricole est le maillon faible du secteur, la priorité consiste à mettre en place une vraie politique de ré-engineering ou révision du dispositif, d’autant plus qu’il existe, actuellement, de nouvelles approches qui peuvent booster le secteur, a déclaré KHemais Zayani, DG de l’Agence de la vulgarisation et de la formation agricole (AVFA).

Intervenant lors des travaux d’un séminaire tenu, mardi, à Tunis, à l’initiative de l’AVFA, en coopération avec l’Agence de coopération allemande ( GIZ) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le responsable a indiqué que ce ré-engineering du dispositif doit s’adosser sur l’expérience des vulgarisateurs, les études réalisées et les nouvelles approches expérimentées en Tunisie.

Les difficultés auxquelles fait face la vulgarisation sont expliquées par l’absence de programmes ciblés, le manque de moyens financiers et humains, l’émiettement des pôles de décisions et le manque de formation des vulgarisateurs de base.

Zayani a rappelé que le secteur agricole a longtemps été l’un des piliers de l’économie nationale. Son importance, a-t-il encore précisé, se mesure à travers sa contribution à l’économie nationale, soit 8,5% du PIB, 9% des exportations et 16% dans la création d’emplois.

Il a mis l’accent, dans ce cadre, sur l’intérêt qu’accorde les différentes parties concernées à la promotion de la vulgarisation agricole et à l’adoption d’une nouvelle approche basée sur une vulgarisation ciblée et destinée, essentiellement, aux structures d’appui.

S’agissant du volet formation, le DG de l’AVFA a plaidé en faveur de synergies fortes entre les différents partenaires opérant dans le secteur (815 enseignants et chercheurs IRESA, 240 formateurs AVFA, 392 vulgarisateurs CRDA (commissariats régionaux au développement agricole, 113 ingénieurs et techniciens, 273 conseillers privés).

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb, a souligné au cours de son intervention que ” le système de vulgarisation agricole en Tunisie a besoin d’une véritable refonte tant au niveau de la production, que le transfert et l’écoulement du produit.

L’objectif recherché est de promouvoir la production pour répondre aux besoins des marchés intérieur et étranger, a-t-il expliqué, évoquant, par ailleurs, la faiblesse de représentations des agriculteurs au sein des groupements agricoles.

Au programme du séminaire figurent deux ateliers de travail qui seront axés sur le partage d’expériences entres les différents protagonistes et structures concernés. Les participants discuteront notamment de la gouvernance et du financement du dispositif de vulgarisation, outre les approches et les méthodes innovantes. Une séance plénière sera consacrée à la présentation des propositions des groupes.