Lutte contre la corruption  : Les chambres mixtes applaudissent Chahed!

Après d’autres organisations, notamment patronales, les treize chambres mixtes proclament haut et fort leur soutien à la campagne de lutte contre la corruption récemment lancée par le gouvernement Youssef Chahed. Auquel elles demandent de continuer sur cette voie, et d’œuvrer concomitamment à l’amélioration de l’environnement des affaires et à la promotion des entreprises étrangères implantées en Tunisie.

Les soutiens à la campagne de lutte contre la corruption lancée par le gouvernement se suivent et ne se ressemblent pas. Après les organisations patronales tunisiennes (UTICA, CONECT et IACE), voici les chambres mixtes qui descendent dans l’arène pour appuyer l’offensive initiée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed.

Jeudi 1er juin 2017, le Conseil des Chambres Mixtes (CCM) regroupant treize structures (*) a publié un communiqué dans lequel il réaffirme «son soutien au président du gouvernement Youssef Chahed dans la lutte qu’il mène contre la corruption et la contrebande et se félicite de sa détermination à placer les intérêts de la Tunisie au-dessus de toute autre considération et de son appel à l’unité de tous les tunisiens» et «exprime son adhésion à ce processus historique réaffirmant son soutien aux efforts déployés qui devraient consacrer la culture du respect de la loi tout en faisant barrage à tout ce qui peut porter atteinte aux intérêts supérieurs du pays, à sa sécurité et à sa stabilité».

Le Conseil des Chambres mixtes voit dans «l’engagement du gouvernement à assumer ses responsabilités et à mener cette lutte jusqu’au bout (…) des signaux clairs pour préserver la stabilité du pays, sa sécurité et son développement».

Les treize chambres membres du CCM appellent «à l’impératif de poursuivre cette lutte concomitamment avec l’amélioration de l’environnement des affaires et la promotion des entreprises étrangères implantées en Tunisie dont la contribution à l’investissement, au développement et à l’emploi est considérable».

Enfin, le conseil réitère que «l’action engagée avec courage et détermination devrait être l’amorce  d’une réforme globale qui ne manquera pas de restaurer la confiance des chefs d’entreprise, d’améliorer l’image de marque du site tunisien des affaires, de stimuler significativement l’investissement étranger et d’assainir le climat social dans le pays».

Le fait que la première prise de position du CCM récemment constitué ait pour objet la lutte contre la corruption en Tunisie témoigne de l’importance de cette question que les Chambres mixtes n’ont jusqu’ici jamais abordé, du moins officiellement. A l’exception de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) qui, dans son dernier baromètre de la conjoncture économique, publié en octobre 2016, a pour la première interrogé les entreprises françaises et franco-tunisiennes implantées en Tunisie sur ce phénomène.

Il en ressort notamment que la corruption est pour 58,2% des entreprises –après les procédures administratives et l’insécurité- le 3ème facteur handicapant leur développement, elle constitue «la contrainte la plus sévère» pour les entreprises employant entre 10 à 49 salariés. 

(*) Le conseil regroupe les chambres Tuniso-Française, Tuniso-Allemande, Tuniso-Italienne, Tuniso-Britannique, Tuniso-Suisse, Tuniso-Belgo-Luxembourgeoise, Tuniso-Américaine, Tuniso-Japonaise, Tuniso-Néerlandaise, Tuniso-Espagnole, Tuniso-Polonaise, Tuniso-Scandinave et Tuniso-Canadienne.

 

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