Fonction publique : Abid Briki n’a rien révélé lors de sa conférence de presse

Abid Briki, désormais ex-ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, a-t-il démissionné ou démis de ses fonctions? La question reste pendante, en ce sens qu’il a affirmé, vendredi lors d’une conférence à Tunisie, que “j’ai décidé de démissionner car ils m’ont retiré toutes mes prérogatives”. Or, samedi 25  février dernier, le chef du gouvernement disait avoir “démis M. Briki de ses fonctions pour non respect des usages en vigueur…”.

N’empêche, l’intéresse a expliqué pendant sa rencontre avec les journalistes que plusieurs dossiers qui relèvent de ses compétences lui ont été retirés pour être transférés aux services de la présidence du gouvernement. Ce qui serait, d’après Abid Briki, “à l’origine de mon différend avec la présidence du gouvernement, en plus de la divergence des vues sur la méthode de travail”.

Parmi les griefs, Abid Briki cite ses initiatives relatives à la réforme de l’administration (qui a été confiée aux services de la présidence du gouvernement) et de la fonction publiques ainsi qu’aux caisses sociales et au fonds de subvention qui sont restées lettres mortes.

Ensuite, Briki affirme également “être parvenu, après plusieurs tentatives, à un accord avec le gouvernement sur le départ volontaire à la retraite à l’exception des militaires et des sécuritaires étant donné la situation dans le pays, regrettant le transfert de ce dossier au conseiller du chef du gouvernement chargé des dossiers économiques”.

A propos des entreprises publiques, l’ancien aurait même trouvé une solution pour les réformer, mais a été “… surpris par la décision de privatisation de trois banques publiques sans être consulté ni informé”.

La corruption…

Abid Briki n’a pas manqué de soulever le dossier sensible de la corruption, affirmant détenir “des dossiers de corruption en rapport avec la douane, le secteur de la friperie et le corail”. Il a poursuit a révélant le non-acquittement par un nombre d’importateurs des droits et taxes de douane exigibles. Le montant des droits et taxes non-acquittés est énorme… Les dettes de l’un des importateurs s’élèveraient à 211 millions de dinars”. Rien que ça!

Enfin, Abid Briki estime courageux et patriotique de son successeur désigné à la tête de ce département, en l’occurrence Khalil Gharfiani qui a décliné l’offre…

Maintenant s’il est courageux lui aussi, Abid Briki ira jusqu’au bout et divulgué les dossiers de corruption, mais également les tares de la fonction publique.