autoroutes_voiesexpress_tunisie_infrastructures_routesParmi les grands projets routiers inscrits dans le cadre du Plan de développement 2016-2020 et ceux en cours de réalisation figurent ce que «messieurs équipement» appellent “les corridors est-ouest“ tunisiens. Plus simplement, il s’agit d’axes routiers visant à désenclaver les régions défavorisées de l’ouest du pays.

Objectifs : soutenir l’intégration régionale grâce à des connections avec les pays voisins (Libye et Algérie), favoriser les connections et les échanges entre les régions à l’intérieur du pays et la logistique portuaire et aéroportuaire du littoral.

Pour les observateurs de la chose tunisienne, le désenclavement de l’intérieur du pays, en rendant son accès plus facile, moins risqué et moins coûteux, encouragera l’investissement privé et la création d’emplois. Il contribuera aussi à combler les écarts régionaux de développement humain: «Relier les régions sous-développées aux centres d’activité économique est un pan du projet, mais celui-ci permettra aussi de réduire les disparités en améliorant l’accès aux services de santé et d’éducation», précise Vickram Cuttaree, économiste senior spécialisé dans les infrastructures et chef d’équipe du projet à la Banque mondiale.

Accès à la logistique portuaire et aéroportuaire et autoroutière

Au total, cinq grands ouvrages sont retenus. Le premier va relier les gouvernorats de Siliana, du Kef, Jendouba et Béja au Grand Tunis; le second va relier les régions de Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa aux villes portuaires du littoral (Sousse, Monastir, Sfax et Gabès); le troisième va relier Tozeur à Gabès; le quatrième Tataouine à Médenine. Quant au cinquième, c’est une liaison permanente, voire un très beau pont qui va relier la ville de Bizerte et l’autoroute qui relie cette ville à la capitale.

S’agissant des axes en cours de réalisation, il y a lieu de mentionner le démarrage de 3 grands projets cofinancés par la BIRD ­à hauteur de 286 MDT. Dans le détail, le projet va consister à agrandir et rénover quelque 146 kilomètres de routes sur trois axes situés dans certaines régions les moins développées de la Tunisie. Ces travaux porteront notamment sur la route qui relie la ville de Sousse -l’un des principaux centres économiques du littoral- à Kairouan (49 km), dans le centre-ouest, cette région accusant un taux de pauvreté (32%) deux fois supérieur à la moyenne nationale.

Les deux autres axes concernés relient, d’une part, Siliana (au nord-ouest) à El Fahs (65 km), dans le nord-est, et, d’autre part, Zaghouan à Jebel El Oust (22 km), à proximité de la capitale Tunis. Il s’agit de dédoublement de voies.

Au nombre de ces projets en cours de réalisation figure également la construction de la rocade de Thala (gouvernorat de Kasserine (7,3 km) avec un cofinancement de la Banque africaine de développement (BAD). Les travaux de réalisation de ce projet ont démarré en juillet 2016

Les grands projets du 13ème plan de développement

Quant aux grands projets routiers inscrits dans le cadre du Plan de développement, à signaler la route express qui va relier, sur 50 km, Tataouine (ville de l’extrême sud du pays) à l’autoroute A1 reliant Tunis-Ras Jedir. L’objectif est d’assurer une liaison rapide de la zone industrielle de la ville avec le port commercial de Zarzis, de permettre aux opérateurs de cette région de gagner en compétitivité.

La finalité du projet est également d’améliorer la sécurité des usagers de la route. Le coût de ce projet, actuellement au stade de l’élaboration de dossier pour appel d’offres (DAO), s’élève à 180 MDT.

Autres grands projets programmés: l’autoroute Bousalem Jendouba (250 MDT), l’autoroute Testour-Le Kef (700 MDT), la Desserte autoroutière devant relier Tunis aux gouvernorats de Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine et Gafsa sur 385 km dont un tronçon prioritaire de 186 km Tunis-Jelma (1.200 MDT), les corridors devant relier Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa à Sfax et à Gabès (1.200 MDT) et la liaison permanente entre l’autoroute A4 et la ville de Bizerte (800 MDT).

In fine, au regard des nobles objectifs assignés à ces corridors du bonheur, nous pouvons avancer que s’ils voient le jour, le prochain plan aura été un grand succès et une étape marquante dans l’histoire du développement en Tunisie. Effectivement, en améliorant les liaisons routières entre un arrière-pays sous-développé et un littoral plus développé, le projet des Corridors de transport routier va offrir un plus grand nombre d’opportunités, économiques et autres, aux habitants des régions de l’intérieur. L’ultime objectif étant de promouvoir l’inclusion sociale et économique de l’arrière-pays en ce sens où ces corridors vont favoriser, indirectement, la mobilité et l’emploi des populations locales, mais aussi à long terme, fournir une infrastructure moderne pour le développement du commerce.

Par ricochet, ces corridors, appuyés par les zones de libre-échange prévues au sud-est du pays (Dhehiba, Ben Guerdane) et à l’ouest du pays (Hezoua, Chbedda, Melloula, Sakiet sidi Youssef…), constituent un pas important sur la voie de l’intégration maghrébine et le développement des échanges économiques et humains intermaghrébins.