Qui veut la peau du Premier ministre?

bce-essid-gouvernement-tunisie-2015.jpgIl y a une vingtaine de mois, l’actuel Premier ministre était un illustre inconnu qui, après avoir rendu ses bons et loyaux services à une administration tunisienne et internationale, profitait de sa retraite en cultivant son jardin.

Pour des raisons similaires à celles qui ont amené MEHDI JOMAA, et dans le cadre du modus vivendi conclu entre BCE et le gourou, le premier ayant retrouvé l’occasion de réinscrire son nom dans l’histoire et le second sentant le vent tourner depuis qu’il ne maîtrise plus ses extrêmes, et en l’absence d’une majorité significative et d’un candidat émanant d’un des partis, on est allé chercher un homme en dehors des systèmes au pouvoir.

C’est vrai qu’il a servi le pouvoir de l’époque mais il l’a fait es qualité et non comme une composante dudit système. Et pour ceux qui le connaissent, il a toujours été pragmatique, efficace, sérieux, travailleur et surtout silencieux sans aucun tapage; et il a continué de l’être depuis qu’il est sous les feux de la rampe.

Du coup, les premiers mois il a fait une mauvaise, voire une très mauvaise impression. Mais je pense qu’au cours de cette période il faisait, en bon ingénieur qu’il était, le diagnostic de la situation actuelle et l’examen de l’état des lieux, et ce n’était guère fameux après les 1.000 jours de contamination troïkaienne:

–          L’administration saturée et quasiment envahie d’incompétences qui l’empêchent de tourner
–          Des montagnes dépeuplées de garde-forestiers
–          Un chômage de plus exacerbé et un syndicat de plus en plus nerveux
–          Les investissements à l’arrêt
–          Les caisses vides et une économie chancelante
–          Une ARP digne d’une quatrième République
–          Un NIDAA en charpie
–          Et enfin, indépendamment de nos frontières libyennes poreuses, on était devenu le plus grand exportateur de daechistes…

Evidement cette situation arrangeait aussi bien ceux qui ne voulaient pas que ce pays réussisse et ils sont nombreux.

–          Certains Occidentaux qui trouvent en Tunisie un bien mauvais exemple eux qui ont découpé le monde en 1905 en pensant que cela est eternel
–          Les Orientaux dont les enfants et les femmes regardent les débats satellitaires sur nos chaînes, débats perturbants à plus d’un titre
–          Les Africains qui se trouvent contaminés depuis que BLAISE a décampé de OUGADOUGOU, etc.

Je crois même que parmi ceux qui l’ont choisi pensaient que le choix était judicieux et portait qu’un capitaine qui allait faire couler le bateau encore plus rapidement; mais cet homme bénéficiait d’une certaine manière de l’appui de BCE et de ceux et celles qui ont voté pour lui (le million de consœurs qui font la société civile).

Il arriva un temps soit peu à monter une équipe faite parfois de bric et de broc afin de tenir compte des différentes affinités, d’obéir bien aux exigences des partis et aussi à ses amitiés, et en se mettant au travail comme cent cette équipe –si on rappelle que le Tunisien fournit 8 mn d’efforts par jour– avait du terrain à déblayer et se mit à toucher évidement les intérêts de plus d’une personne et d’une structure:

–          Le fossé frontalier réalisé dans un temps record coûta cher aux adeptes de l’économie parallèle
–          La reprise en main de la sécurité nationale et la multiplication des rafles dans les milieux terroristes  
–          Le redémarrage de tous investissements publics (autoroutes, barrages, etc.)
–          Rassurer les investisseurs étrangers et les financements d’origine transparente.

Mais encore une fois, les forces du mal frappèrent à SOUSSE et surtout à BEN GUERDANE et assassinèrent le tourisme et provoquèrent des actions un peu partout, l’objectif étant toujours le même: démolir ce pays coûte que coûte -objectif que BCE malgré son âge faisait tout pour déjouer.

Alors, faute de s’attaquer à BCE, tous visèrent le PM:

–          Dans le quatuor au pouvoir, il occupait la place d’un nidaiste, il perturbait la stratégie NAHDAOUI, AFEK -ce parti de cadres avait un mépris souverain pour ce paysan et le dernier n’aimait pas cet homme aux mains propres ….
–          Chez les autres et notamment au Front populaire, cet homme ne venait d’aucun sérail et pas de passé politique, et doivent encore plus le détester depuis qu’il les a personnellement accusés d’être allés étudier a PETROFAC…
–          Les syndicats qui n’aiment pas cet homme sur lequel ils n’ont aucune prise; d’ailleurs l’UTICA non plus
–          La rue, elle, ne comprenait pas cet homme qui ne montrait aucun enthousiasme, n’était pas gêné par les sondages, et surtout semblait être sur une autre planète politique: il était là pour servir son pays, un point c’est tout.

Pour conclure, s’il a tout fait pour redémarrer une machine en panne, il semble que le PM ait réussi aussi à ce que son action ne plaise pas aux uns et aux autres, et il semble loin de s’en préoccuper et attend que les deux derniers hommes politiques le remercient pour retourner cultiver ses oliviers, un point c’est tout!