Alternance et apprentissage, solutions au chômage des jeunes, selon Fillon

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à Rosny-sous-Bois (Photo : STEPHANE DE SAKUTIN)

[20/05/2015 12:39:58] Paris (AFP) François Fillon, candidat à la primaire UMP pour 2017, étoffe son projet: après ses propositions sur l’éducation, l’économie, l’immigration ou le numérique, il s’attaque au chômage des jeunes, dont la situation “alarmante” pourrait être résolue, dit-il, grâce à l’alternance.

L’ancien Premier ministre a détaillé mercredi devant la presse ses mesures, axées sur le développement de l’alternance et de l’apprentissage, envisagé par lui comme “la principale voie d’accès à l’emploi des jeunes”.

“Le chômage massif des jeunes est socialement inacceptable”, ils sont “les grands trompés du quinquennat”, assène M. Fillon, en accusant François Hollande, “qui avait mis la jeunesse au c?ur de son programme” de candidat, d’en porter “une responsabilité toute particulière”.

Selon l’Insee, près de 24% des actifs de moins de 25 ans sont sans emploi.

“140.000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans diplôme ni qualification, et un jeune sur quatre est au chômage” et “ce constat est d’autant plus préoccupant” que “d’autres pays européens, comme l’Allemagne, la Suisse ou le Royaume Uni, réussissent mieux que nous en dépensant moins”, assure-t-il.

En cause: “notre système de formation” qui “n’est pas adapté au marché” du travail et nous enferme dans une impasse”. Le remède: “l’alternance”, destinée à devenir “la règle d’or de la formation professionnelle des jeunes”.

“C’est la clé de la réussite allemande”, soutient M. Fillon. “Seuls 7% des jeunes Français entre 16 et 25 ans sont en alternance, dont 5% en apprentissage, contre 17% en Allemagne”, alors que “25% des jeunes Français sont au chômage contre 8% des jeunes Allemands”.

Première proposition: “notre système scolaire, qui renforce les inégalités, échoue à remédier aux difficultés rencontrées par les élèves”. Il doit donc “s’adapter” pour “ne plus fonctionner comme une machine à trier”. “Il faut changer de modèle” et “mettre fin au culte du diplôme”.

-‘La gabegie des contrats aidés’-

Il faut ensuite “mettre fin à la gabegie des contrats aidés” que lui-même avait mis en place quand il était à Matignon. “Il faut savoir analyser les erreurs du passé pour ne pas les refaire”, dit-il. Ces emplois “pèsent 1,4 milliard d’euros dans le budget de l’Etat. Pour quel résultat?”

L’ancien chef de gouvernement propose donc de redéployer ces fonds en direction de l’alternance et de l’apprentissage, mesure qui serait doublée par “une exonération totale de charges patronales pour toutes les entreprises qui accueillent des jeunes en alternance”.

Pour les entreprises qui compteraient “plus de 4% des jeunes en alternance parmi leurs effectifs”, M. Fillon avance une proposition qualifiée de “révolutionnaire” par son entourage: elles seraient autorisées à dépenser les fonds de la taxe d’apprentissage (0,68% de leur masse salariale) pour créer leur propre centres de formation.

Autres propositions: “généraliser l’apprentissage dans l’enseignement professionnel”, “confier aux régions la totalité de l’enseignement professionnel”, “créer une filière de pré-apprentissage au collège”, faire “une révolution pédagogique”.

“En France, 45% des heures d’enseignement suivies par les bacheliers professionnels sont consacrées aux enseignements généraux, sans aucun lien avec l’activité professionnelle à laquelle ils se destinent”, déplore-t-il. Il faut “faire entrer davantage de contenu théorique en lien avec la vie professionnelle”.

Pour mieux les préparer à leur futur métier, les jeunes apprentis devraient également passer “un maximum de temps dans l’entreprise”. Les enseignement seraient assurés “via des cours du soir et un recours accru au e-learning”. Chaque jeune apprenti recevrait dans cette optique une tablette électronique.

Enfin, pour M. Fillon, les entreprises doivent pouvoir “s’adapter en permanence à leurs besoins réels”. D’où la nécessité de “faciliter les embauches et les licenciements”, en réformant le Code du travail.

L’ancien Premier ministre fera des propositions dans ce sens à la rentrée de septembre.