Le patron de PSA touche 1,6 million en part variable, la CGT s’offusque

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ën, Carlos Tavares, à Paris le 18 février 2015 (Photo : Kenzo Tribouillard)

[07/04/2015 15:03:36] Paris (AFP) Le patron de PSA Peugeot-Citroën, Carlos Tavares, a perçu en 2014 un salaire supérieur à 2,7 millions d’euros, grâce au versement d’une part variable de 1,6 million jugée “scandaleuse” mardi par le syndicat CGT du constructeur automobile.

Devenu membre du directoire de PSA au 1er janvier, avant d’en prendre la présidence au 31 mars 2014, M. Tavares a reçu 2.750.936 euros bruts l’année dernière, selon le document de référence du groupe, disponible sur son site internet.

Au 1.131.394 euros de salaire fixe, s’est ajoutée notamment une part variable de 1.615.919 euros, M. Tavares ayant satisfait à “la totalité de ses objectifs”, précise le texte.

Le constructeur français, qui a évité la faillite il y a un an grâce à l’arrivée de l’Etat et du groupe chinois Dongfeng dans son capital (14% chacun), a commencé à redresser ses comptes en 2014, en divisant par quatre sa perte nette.

PSA a également renfloué sa trésorerie opérationnelle, l’indicateur qui détermine l’octroi ou non de la part variable.

Dans un communiqué diffusé mardi, la CGT a fustigé une “décision proprement scandaleuse” prise par le Conseil de surveillance, le 17 février dernier, “avec l’accord du représentant de l’Etat, Louis Gallois”.

“Alors que le seul PDG a eu une augmentation de rémunération de 211% en un an (+86% en moyenne pour les quatre membres du directoire), pour les salariés la dernière augmentation de salaire (43 euros bruts par mois) remonte à mars 2012!”, s’insurge le syndicat.

D’après le document de référence, la part variable peut atteindre jusqu’à “150% de la rémunération fixe pour le président du directoire”. Dans le cas de M. Tavares, elle s’est élevée à 149,7% en 2014, selon un calcul de l’AFP.

Sollicité, un porte-parole de PSA a déclaré que le versement d’une part variable avait été décidé parce que “les résultats de l’entreprise s’améliorent”. Il a ajouté que la rémunération de M. Tavares figurait “dans le bas du classement des entreprises du CAC 40”.

En outre, “les versements aux salariés – intéressement, participation et part variable pour ceux qui en ont – ont été multipliés par quatre” au terme de l’exercice 2014, a-t-il rappelé. Les quelque 57.000 collaborateurs ont reçus au minimum une prime proche de 1.100 euros.

Néanmoins, l’entreprise n’accordera aucune augmentation générale des salaires en 2015, pour la troisième année consécutive.

“Les rémunérations des dirigeants décollent, celles des salariés restent au sol”, a ironisé la CGT.