édit agricole à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[18/02/2015 06:57:33] Paris (AFP) Crédit Agricole, qui prépare une réorganisation de sa gouvernance, aborde 2015 “recentré”, “armé” et “en ordre de marche”, selon le dirigeant de sa structure cotée CASA, Jean-Paul Chifflet, dont le mandat s’achève cette année.
M. Chifflet présentait pour la dernière fois mercredi les résultats annuels du groupe bancaire, alors que le nom de son successeur devrait être officiellement dévoilé la semaine prochaine.
“Collectivement, nous avons remis le groupe Crédit Agricole sur les rails. Aujourd’hui le Crédit Agricole est en ordre de marche et il est armé, avec un nouveau plan stratégique”, a commenté le directeur général de Crédit Agricole SA, dans une présentation aux allures de bilan.
L’an dernier, CASA a dégagé un bénéfice net de 2,3 milliards d’euros, en baisse de 6,8%, à cause notamment de sa participation dans la banque portugaise BES.
CASA proposera un dividende de 0,35 euro, comme l’année d’avant, payable en numéraire ou en actions.
Au niveau du groupe Crédit Agricole, qui intègre la totalité du résultat des caisses régionales, le bénéfice net recule de 4,3%, à 4,9 milliards d’euros.
En comparaison, Société Générale a dégagé un bénéfice de 2,69 milliards l’an dernier et BNP Paribas, plombée par son amende américaine, de 157 millions d’euros.
Crédit Agricole, qui estime être en ligne avec ses objectifs, a notamment bénéficié d’une baisse du coût du risque, d’une bonne résistance de la banque de détail en France, d’une reprise du crédit à la consommation et d’une forte progression dans l’assurance.
La participation dans BES, sauvée de la faillite par l’Etat portugais, a en revanche plombé le résultat de la banque de détail à l’international, qui finit sur une perte de 500 millions d’euros.
Le groupe a précisé que son exposition en Grèce était de moins de 200 millions d’euros. En Ukraine, elle s’établit à 1 milliard d’euros, dont 4% dans les zones de combat.
“Aujourd’hui, nous sommes bien repositionnés, au service de nos clients, nous sommes concentrés sur des activités que nous connaissons bien et nous avons confirmé les grands équilibres du bilan avec un chemin remarquable fait depuis quelques années”, a estimé M. Chifflet.
Directeur général de CASA depuis 2010, M. Chifflet a notamment piloté la cession de la filiale grecque Emporiki, dont les déboires ont coûté plus de 8 milliards d’euros au groupe.
Il passera la main le 20 mai lors de l’assemblée générale.
S’il s’est refusé à révéler les candidats à sa succession, indiquant que le processus était en cours, d’après plusieurs sources, c’est l’actuel secrétaire général de la Fédération nationale du Crédit agricole (FNCA) Philippe Brassac qui est pressenti pour prendre sa suite.
Il devra mettre en ?uvre la réorganisation du groupe, en projet depuis plusieurs mois et objet d’intenses discussions au sein de la banque verte.
Actuellement, Crédit Agricole répond à une organisation complexe composée de deux organes dirigeants: la FNCA et Crédit Agricole SA (CASA), chacune dotée de deux dirigeants.
La FNCA détient le pouvoir politique et représente les sociétaires des 39 caisses régionales. Elle est l’actionnaire majoritaire de CASA dont elle détient 56,2% via la holding SAS La Boétie.
CASA, cotée depuis 2001, est à la tête des filiales du groupe (Cacib, Amundi, Predica… ) et joue le rôle d’organe central.
Le projet porté par la FNCA vise à simplifier cette gouvernance, en créant une nouvelle tête de groupe, Groupe Crédit Agricole, qui regrouperait la SAS La Boétie et les fonctions d’organes centrales.
Dans ce schéma, qui n’implique pas d’opération capitalistique, la FNCA serait amenée à disparaître et le nombre de dirigeants ramené de quatre à deux.
M. Chifflet a estimé que le projet était encore en débat et n’a pas souhaité détaillé ses modalités.