Bruxelles juge toujours insuffisants les efforts budgétaires de la France

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éen aux Affaires économiques, le 5 février 2015 à Bruxelles (Photo : Emmanuel Dunand)

[05/02/2015 12:56:11] Bruxelles (AFP) La France doit encore fournir des efforts pour réduire son déficit budgétaire car le compte n’y est pas, selon la Commission européenne, même si Paris va pouvoir compter cette année sur une légère embellie économique.

Le verdict de l’exécutif européen tombera le 27 février sur le budget de la France qui, comme l’Italie et la Belgique, a obtenu un délai pour améliorer ses finances publiques, sous peine de sanctions.

Mais la Commission estime actuellement l’effort de réduction du déficit français pour 2015 à seulement 0,3% du PIB en termes structurels, soit “significativement en-deçà de l’effort minimum” demandé par Bruxelles, qui est de 0,5%, a averti jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

Cela signifie que “des mesures supplémentaires seront nécessaires pour combler cet écart”, a ajouté celui qui était jusqu’à l’année dernière ministre des Finances du gouvernement français. Il y a “un effort à fournir”, a-t-il exhorté, car c’est “autour de cela et des réformes structurelles qui restent à approfondir et développer dans le temps que nous allons continuer à discuter” avec les autorités françaises.

De source française, on se montre toujours confiant sur la capacité de Paris à atteindre l’objectif de 0,5%.

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éen aux Affaires économiques, le 5 février 2015 à Bruxelles (Photo : Emmanuel Dunand)

M. Moscovici a relevé de “bonnes nouvelles pour l’économie française”, avec une “croissance qui se redresse”. Selon les prévisions publiées jeudi par la Commission, la croissance française devrait atteindre 1% en 2015, soit une anticipation revue à la hausse par rapport à sa précédente estimation (0,7%) faite en novembre.

La nouvelle prévision est désormais conforme à celle de Bercy. La Commission a aussi revu à la hausse sa prévision de croissance pour 2016, à 1,8% contre 1,5% précédemment. Pour les deux années, la croissance française sera fondée sur un de ses leviers traditionnels: la consommation des ménages.

– impact des réformes –

Elle sera soutenue par “une évolution dynamique des salaires, la faible inflation, une facture énergétique réduite et les récentes diminutions d’impôts pour les ménages à revenus modestes”, détaille la Commission.

Les investissements devraient aussi contribuer à l’accélération de la croissance, surtout à partir de 2016, soutenus par le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) qui bénéficie aux entreprises.

En revanche, la France ne devrait pas profiter de la baisse de l’euro en termes d’exportations, et son déficit extérieur, après une brève amélioration, devrait continuer de se détériorer à partir de 2016. “L’impact de cette croissance peut être encore approfondi”, et “les réformes structurelles entreprises”, a insisté M. Moscovici.

Grâce à ce meilleur environnement économique et à l’impact des réformes adoptées par le gouvernement français, la Commission prévoit désormais un déficit public de 4,1% cette année, tout comme le gouvernement, contre 4,5% dans ses prévisions d’automne. Mais leurs anticipations divergent pour 2016: la Commission s’attend à ce qu’il demeure à 4,1% à politique économique inchangée, alors que Paris table sur 3,6%.

Le gouvernement français avait initialement promis de revenir sous la barre des 3% dès 2015, avant de repousser l’échéance à 2017. Paris s’est engagé à réaliser 50 milliards d’euros d’économies sur les dépenses publiques entre 2015 et 2017.