La ruée des ONG étrangères en Tunisie : Le régime de Ben Ali était-il si oppressant? (2/3)

Perçue à l’échelle internationale comme un véritable laboratoire socio-politique, la Tunisie attire depuis le 14 janvier 2011 un grand nombre d’organisations internationales non-gouvernementales pour en observer et analyser sous toutes les coutures l’expérience de transition vers la démocratie. Et aider à sa réussite.

tunisie-union-europeenne.jpgAyant pour principal objectif –comme tous les autres pays et organisations intéressés alors par l’avenir de la Tunisie- de favoriser la réussite de sa transition vers la démocratie, l’Union européenne a concentré ses interventions et, partant, ses moyens sur la réunion des facteurs clefs nécessaires au bon déroulement des élections du 23 octobre 2011 et le renforcement de la société civile.

Aussi, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a-t-elle été le premier bénéficiaire d’un financement de l’Union européenne (1,6 million d’euros) au titre d’assistance technique pour la préparation des élections et le processus de réforme électorale.

Les financements suivants –accordés pour l’essentiel durant les deux premières années de la transition- ont bénéficié un peu aux partis politiques et surtout aux acteurs de la société civile (Association tunisienne des femmes démocrates “ATFD“, Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme “LTDH“, et d’autres organisations de défense des droits de l’Homme, associations dans les régions Kasserine, Sidi Bouzid, Siliana, El Kef, Gafsa, Kairouan et Tunis, et autres acteurs de la transition démocratique, au secteur des médias, à l’Association Ness el Fen Tunisie, à plusieurs associations -Association tunisienne pour l’éveil démocratique “ATED“, Association culturelle citoyenneté de Sidi Bou Sid, Association culture et développement Kasserine et Gafsa- oeuvrant en faveur de la transparence du processus électoral, à de nouvelles associations alors en cours de création dans la région du Kef, et à de jeunes leaders et journalistes).

Avec l’ATFD, l’objectif était de «renforcer les capacités et le plaidoyer des organisations des femmes afin qu’elles puissent influencer le processus démocratique en Tunisie pour une prise en compte effective du genre et des droits humains des femmes».

La participation des organisations de la société civile au processus démocratique était d’ailleurs l’un des axes majeurs de l’intervention de l’Union européenne. Qui a œuvré à «promouvoir le débat, analyser et former les organisations de la société civile sur les enjeux de la transition démocratique, la réforme constitutionnelle, les élections et former les formateurs pour la mise en place d’une observation domestique des élections par de citoyens tunisiens».

Les actions adressées aux journalistes –menées notamment en partenariat avec le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) visaient à renforcer ce dernier mais aussi à «garantir l’indépendance et le professionnalisme des médias» et former les journalistes à la couverture «transparente» des élections et de l’information en période électorale.

Dans le domaine des droits, l’un des projets, menés avec la Fondation Euromed pour les Droits de l’Homme et la GIZ allemande, a consisté à aider à la restructuration de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et des cellules dans le pays. Mais les organisations de défense des droits de l’Homme émergentes n’ont pas été oubliées puisqu’on a cherché à renforcer leurs capacités d’intervention en faveur de populations traditionnellement marginalisées.