Bélarus : blocage de sites internet et de boutiques en ligne

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électronique aux rayons vides, le 21 décembre 2014 à Minsk (Photo : Sergei Gapon)

[21/12/2014 15:09:37] Minsk (AFP) Le Bélarus a bloqué dimanche des boutiques en ligne et des sites internet d’information, une mesure destinée à empêcher la ruée vers les banques et les magasins de personnes cherchant à sécuriser leur épargne.

L’agence privée de presse, BelaPAN, qui gère les sites internet d’information indépendants Belapan.by et Naviny.by, a déclaré que les sites ont été bloqués samedi sans aucune mise en garde.

“De toute évidence, la décision de bloquer les adresses IP n’a pu provenir que des autorités, car au Belarus, le gouvernement a le monopole de la délivrance d’adresses IP”, a-t-elle indiqué.

D’autres sites internet, comme Charter97.by, BelarusPartisan.org, Udf.by, et d’autres sites d’information indépendante, ont été bloqués dimanche.

Ces mesures ont été appliquées le 19 décembre, lorsque le gouvernement a annoncé que les achats de devises étrangères seraient taxés à 30% et qu’il a donné l’ordre aux exportateurs de convertir la moitié de leurs recettes en devises étrangères en monnaie locale.

“On dirait que les autorités veulent transformer une petite panique autour du rouble bélarusse en vraie panique générale” a écrit le site web BelarusPartisan, qualifiant le blocage de “folie de décembre”.

Les boutiques en ligne ont également été bloquées en masse.

Le gouvernement a annoncé un moratoire sur la hausse des prix pour les biens de consommation et donné l’ordre aux producteurs locaux d’appareils électriques d'”augmenter les livraisons” et de maintenir les prix en l’état, au risque de faire faillite.

Les Bélarusses ont fait la queue pendant des heures pour vider leurs comptes en banque, et ont dévalisé les magasins pour sécuriser leur épargne, s’approvisionnant en appareils électriques fabriqués à l’étranger et en articles ménagers.

Le rouble bélarusse a perdu environ la moitié de sa valeur depuis le début de l’année, subissant de plein fouet la dépréciation du rouble russe, l’économie du pays étant fortement dépendante de son géant voisin.