Bonne gouvernance : Macron demande aux entreprises d’aller plus loin

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ée (Photo : Alain Jocard)

[23/10/2014 19:29:48] Paris (AFP) Le contrôle de la bonne gouvernance des entreprises en France va être renforcé, avec la publication des noms des sociétés ayant enfreint les règles, a indiqué jeudi à l’AFP le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, qui veut aussi surveiller l’usage fait du CICE.

“Le dispositif actuel va être renforcé, puisque (le Haut comité de gouvernement d’entreprise) ira dès l’année prochaine jusqu’au +name and shame+”, c’est-à-dire à la publication des noms des entreprises en tort, a-t-il dit.

Rappelant que, par exemple, sur la nouvelle pratique du vote en assemblée générale sur les rémunérations de dirigeants (“say on pay”), cette instance d’auto-régulation avait constaté “trois pratiques déviantes”, M. Macron a estimé qu’il y avait “très peu de fraudeurs”.

“Il y a toutefois des excès, des dirigeants qui ont des rémunérations résolument trop élevées, déconnectées de leurs performances ou de la situation de l’entreprise”, a-t-il estimé.

“Je salue le travail qui a été fait, je demande d’être plus exigeant l’année prochaine” a-t-il indiqué après une rencontre avec ce Haut Comité, qui vient de rendre son tout premier rapport sur le respect par les entreprises des règles de bonne conduite dont elles se sont dotées, le “code Afep-Medef”.

Le ministre attend des entreprises qu’elles “renforcent leur contrôle et la pression qui est faite pour la représentation des salariés dans les conseils d’administration”, mais aussi qu’elles progressent en matière de représentation des femmes.

La deuxième demande du ministre concerne le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), dispositif phare de baisse du coût du travail.

Pour M. Macron, il faut “trouver les bons leviers pour une grande transparence sur l’utilisation du CICE”, destiné à doper l’investissement et les embauches.

Le ministre a pris la défense du CICE, jugeant que le cibler davantage sur les entreprises les plus exposées à la compétition internationale, comme le suggère par exemple Martine Aubry, n’était “pas possible juridiquement.”

“Le CICE est un succès car il est simple. Il permet de restaurer les marges. La meilleure preuve, c?est que le coût du travail français dans l?industrie est passé en deçà du coût du travail allemand”, a-t-il assuré.

A propos de la bonne gouvernance, le ministre n’entend pas revenir sur le principe d’une régulation des entreprises par elles-mêmes plutôt que par des textes contraignants.

“La loi ne peut pas tout régler dans notre pays”, a-t-il estimé, ajoutant: “Quand on prend une décision il faut la faire fonctionner. (Le Haut Comité a) rendu son premier rapport, je n’ai pas vu de complaisance. (…) On tirera les conclusions l’année prochaine.”

“Il faut aller au bout de la pression collective, nommer les cas problématiques. C’est très efficace de sortir la liste des entreprises déviantes. Je crois beaucoup à ça”, a déclaré M. Macron.