Valls, une première sortie sous le signe du patriotisme économique

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à Gennevilliers près de Paris, sur un site du groupe de défense Thalès, le 10 avril 2014 (Photo : Fred Dufour)

[10/04/2014 12:29:31] Gennevilliers (AFP) Manuel Valls a effectué jeudi matin à Gennevilliers, sur un site du groupe de défense Thalès, sa première visite de terrain comme chef du gouvernement, placée sous le signe du patriotisme économique.

Le Premier ministre s’est en fait greffé sur une visite d’un site de Thalès que devaient effectuer dans le cadre de la Semaine de l’industrie les ministres Arnaud Montebourg (Economie) et Najat Vallaud-Belkacem (Egalité hommes-femmes). “Je voulais empêcher que la lumière” soit sur les ministres, a-t-il ironisé. Mais, pour lui, c’est avant tout “une manière de démontrer que nous sommes une équipe soudée, compacte et qui va à l’essentiel”, a expliqué M. Valls.

Après une visite du site au pas de charge, M. Valls a fait le service après-vente des mesures du pacte de responsabilité qu’il a dévoilées lors de sa déclaration de politique générale.

Il a ainsi voulu “passer du discours à la réalité: stimuler la croissance, redresser l’économie française, soutenir nos entreprises, redonner confiance à la jeunesse, voilà la manière dont nous devons agir”, a fait valoir le chef du gouvernement.

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à Gennevilliers près de Paris, sur un site du groupe de défense Thalès, le 10 avril 2014 (Photo : Fred Dufour)

M. Valls a repris le credo de M. Montebourg et de son patriotisme économique. “La force économique de la France, ce sont ses fleurons industriels, Thalès en est un!”, a-t-il ainsi lancé.

Avec une “compétitivité en baisse” depuis dix ans, “il nous faut franchir une nouvelle étape et (…) rendre nos entreprises plus performantes”, a expliqué M. Valls, avec des accents similaires à ceux de François Hollande ou de son prédécesseur, Jean-Marc Ayrault.

– “Logiciel anti-couacs” –

“Sans mouvement, nous décrocherons”, a mis en garde le nouveau Premier ministre, jugeant le coût du travail “trop élevé dans notre pays”. Il a ainsi rappelé que la baisse du travail initiée par le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice), allait être poursuivie d’ici 2017 avec une nouvelle réduction de 10 mds EUR.

M. Valls a appelé à baisser les charges, d’abord sur les emplois les moins qualifiés mais aussi sur les emplois mieux rémunérés, qui sont un “gage de notre capacité à exporter”.

“Il y a dans notre pays une méfiance vis-à-vis des entreprises, c’est une erreur”, a-t-il estimé, soulignant que les Français plaçaient les PME devant des institutions comme l’armée ou l’école, en tête de leurs préférences.

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à Gennevilliers près de Paris, sur un site du groupe de défense Thalès, le 10 avril 2014 (Photo : Fred Dufour)

Manuel Valls a aussi entonné un couplet à la tonalité plus “sarkozyste”, à propos “des Français qui aiment travailler et qui considèrent que le travail est une valeur”.

Selon lui, “on peut gagner en confiance” même si “on a une des jeunesses les plus pessimistes d’Europe” et qu'”une partie veut partir”.

Multipliant les références à M. Montebourg, qui a pesé pour sa nomination à Matignon, il a appelé à entretenir ce “sentiment patriotique qu’exprime chaque jour le ministre du Redressement productif”.

“L’ambition, l’audace, tout cela doit être soutenu car ce sont des atouts pour notre pays”, a aussi déclaré M. Valls.

L’ex-ministre de l’Intérieur a appelé à “aimer la France, à être fier de notre pays, de nos atouts”.

M. Montebourg n’a pour sa part pas écarté de nouvelles ventes de participations de l’Etat dans des entreprises. “Nous avons un portefeuille de 71 participations d’une valeur de 110 milliards d’euros”, a-t-il rappelé, évoquant des cessions de “participations dormantes”. “Nous ne nous interdisons rien mais nous en discuterons avec le Parlement”, a assuré le ministre.

M. Valls a aussi manié l’humour pour cette première sortie, demandant à Thalès de concevoir un “logiciel anti-couacs” pour le gouvernement ou mettant en boîte les journalistes devant des étudiants.