çais et italien des Finances Pierre Moscovici (g) et Fabrizio Saccomanni avant une réunion à Bruxelles le 14 novembre 2013 (Photo : John Thys) |
[15/11/2013 09:39:17] Bruxelles (AFP) Les ministres européens des Finances étaient réunis vendredi à Bruxelles pour tenter de rapprocher leurs points de vue sur l’union bancaire, un sujet sur lequel ils sont censés se mettre d’accord d’ici la fin de l’année malgré des positions encore très divergentes.
Les discussions, prévues pour se prolonger dans la soirée, doivent porter en particulier sur le mécanisme unique de résolution de la zone euro, qui sera chargé de décider du sort des banques en difficultés.
“Je ne m’attends pas à une décision conclusive aujourd’hui”, a d’emblée averti le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, à son arrivée à la réunion. Selon lui, les discussions de vendredi ont pour but de “dégager les grands enjeux, les premières grandes lignes de compromis”.
“Aujourd’hui, nous devons écouter ce qu’ont à dire les uns et les autres”, mais “c’est inutile d’espérer conclure car les positions sont encore trop éloignées”, a renchéri son homologue luxembourgeois Luc Frieden.
Nombreux points de désaccord
Les désaccords portent sur de nombreux points. L’Allemagne conteste depuis le début la base juridique sur laquelle doit s’appuyer ce nouveau mécanisme. Avec d’autres pays, elle est également opposée à ce que ce soit la Commission européenne qui “appuie sur le bouton” lorsqu’il s’agira de décider s’il faut liquider ou sauver une banque en faillite, et préfère confier cette tâche au Conseil, qui représente les Etats.
La France, au contraire, estime que la Commission est la mieux placée car elle peut prendre des décisions très rapides. La France a notamment vécu la liquidation de la banque Dexia, que Paris a eu à gérer en urgence avec la Belgique au cours d’un week-end.
Parmi les autres sujets de désaccord figure le champ des banques couvertes. La France voudrait que toutes les banques soient concernées, l’Allemagne seulement les 130 plus grandes. Se pose aussi la question de la manière dont fonctionnera la gouvernance du mécanisme.
Enfin, comme la BCE et la Commission, Paris souhaite un fonds de résolution unique, tandis que Berlin est favorable à un réseau de fonds nationaux.
“J’espère que nous pourrons aplanir les divergences”, a déclaré Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE, à son arrivée. Il a rappelé qu’il était impératif que les ministres se mettent d’accord en décembre au plus tard, pour que les négociations aient lieu à temps avec le Parlement européen avant les élections de mai, et que le mécanisme puisse entrer en vigueur comme prévu en 2015.