Banque : La BERD prend langue avec le secteur privé tunisien

Durant sa première rencontre avec des chefs d’entreprise tunisiens, Marie Alexandra Veilleux, représentante de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) leur a expliqué les modalités d’intervention de cet important bailleur de fonds. Dont les interventions se situent généralement entre 5 et 10 millions d’euros, jusqu’à 35% de la valeur totale du projet. Avec la possibilité de franchir le plafond des 10 millions –mais pas celui des 35%- pour participer au financement de gros projets industriels .

berdtunisie.jpgAprès les actes, le discours. Alors qu’elle a déjà commencé à financer des opérations en Tunisie -40 millions d’euros ont déjà été investis-, Marie Alexandra Veilleux, directeur du bureau de Tunis de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) –inauguré officiellement en juin dernier-, s’est adressée, jeudi 10 octobre, pour la première fois –à l’initiative de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI)- à un parterre de chefs d’entreprise tunisiens pour leur expliquer comment ils peuvent accéder aux financements de ce bailleur de fonds.

A un public fort intéressé, la représentante de la BERD a expliqué les critères et les modalités d’intervention de cette instance. Ainsi a-t-on appris que la BERD ne finance pas de start-up –«du moins pas directement»- car elle «n’a pas d’expertise de capital risque». Le ticket moyen se situe entre 5 et 10 millions d’euros, jusqu’à 35% de la valeur totale du projet. Mais si elle ne veut pas aller au-delà de ces 35%, la BERD n’exclut pas de franchir la barre des 10 millions d’euros pour financer de gros projets industriels. Tel celui sur lequel travaille Jean Nejib Lebrun, patron du cabinet Stratege –en vue de produire du silicium pour le photovoltaïque- et dont l’investissement envisagé avoisine les 700 millions d’euros.

La BERD peut financer une implantation à l’étranger, mais pas n’importe où, car il faudrait que le pays choisi soit considéré par la banque comme un «pays d’opération». L’acquisition d’une filiale à partir de la Tunisie peut également être financée.

La banque ne met pas de lignes de crédits à la disposition des sociétés d’investissement à capital risque (Sicar), par contre elle peut contribuer à financer des entreprises où elles sont engagées.

Mais lorsqu’il lui est proposé d’être actionnaire, la banque examine de près la gouvernance de l’entreprise concernée, vérifie si «nous sommes alignés avec les autres actionnaires en termes de stratégie» et cherche à préciser les conditions de sortie.

L’intervention de la BERD peut également prendre la forme d’une assistance technique –comme l’aide à l’élaboration d’un business plan, le coaching du porteur du projet, etc.- à laquelle l’enveloppe dédiée se situe entre 10.000 et 60.000 euros.

La BERD ne réclame pas systématiquement des garanties. «Mais si on en demande, cela peut être des actions, un bien immobilier, la récolte dans le secteur agricole, etc. Cela dépend de la viabilité du projet et, par conséquent, du risque encouru», explique le directeur du bureau de la BERD à Tunis.