Tunisie, une économie à vau-l’eau, mise à flots grâce à l’eau?

Par : Autres

economie-secteur-01.jpgLe mode de développement suivi par le pays aboutit, après plus d’un demi-siècle, à ceci: L’encours de notre dette extérieure au 31/12/10 s’élève à 23,5 milliard de TND et pourrait atteindre les 30 milliards au 31/12/12; cet encours pourra être imputable, in fine, au déficit alimentaire, structurel et inexorablement croissant, qui est de l’ordre de 70% de nos besoins!

La quête d’emplois est majoritairement satisfaite par des emplois précaires dans des entreprises off-shore, entreprises financées par des IDE qui cherchent uniquement leurs intérêts -ce qui est légitime- et n’ont aucun effet d’entraînement sur le développement local!

Un chômage endémique, un potentiel de migration interne et extérieure sans limite à telle enseigne que, pendant les deux dernières années poste-révolutionnaires, le Grand Tunis à absorbé environ un million de nouveaux résidents venus des diverses régions, attirés par les mirages de la mégalopole! Un impact catastrophique sur l’environnement… une désertification rampante renforcée par la saturation en sel des terres irrigables… baisse tendancielle des rendements des grandes cultures, tout ceci aggravé par le changement climatique touchant plus fortement notre région.

a) Une alternative possible à ce manège sans issues : 

Un développement durable et autocentré consistant à produire notre nourriture de base: céréales primaires et secondaires, soja et huiles alimentaires ainsi que le sucre sur nos terres. Ce qui nous évitera de recourir à son importation (2 milliards de TND/an) avec sa cohorte de chômeurs équivalent à 900.000postes d’emplois,tout en creusant d’autant le déficit structurel de notre balance commerciale!

Continuerà importer le complémentde notre bol alimentaire truffé de 900 mille emplois’perdus’ ou le produire sur nos terres avec le plein emploi à la clé?C’est l’unique question qui mérite réponse de la part de nos élites ainsi que des forces vives de la Nation!

Pour ce faire, un seul facteur de production manque pour que ‘la mayonnaise prenne’:l’eau! En effet, le déficit de nos ressources en eau renouvelable nécessaire à l’autosuffisance alimentaire souhaitée s’élève à pas moins de 18 milliards de m3/an! La fourniture de telle quantité d’eau est aujourd’hui possible par le recours au dessalement de l’eau de mer à l’énergiesolaire, avec un sous-produit lié à l’économie verte: l’électricité solaire exportable vers la rive nord de la Méditerranée ! Un véritable gisement écologique dans l’air du temps présent, à ciel ouvert, afin de faire jaillir l’aquifère thalasso-solaire! L’énergie solaire mobilisable sur uniquement 300 km² de nos terres suffirait pour faire subir au pays une mue écologique, salutaire et salvatrice!

En effet, et à titre d’exemple, chaque m² de nos 50.000 km² de désert reçoit de l’ordre de 4.000 kW/an d’énergie solaire direct et indirect! Pour dessaler 1 m3 d’eau de mer, 7 kW suffisent. Faites le compte sur la base de la mobilisation de 10%  uniquement de cette énergie gratuite et infinie: le déluge garanti afin d’irriguer tous les recoins de notre beau pays souffrant de stress hydrique endémique depuis des décennies!

b) Une opportunité perdue :

A titre d’exemple, le mégaprojet «off-shore» TuNur, auquel le gouvernement actuel a octroyé 100 km² de notre désert: il va ainsi ériger une centrale solaire à tour de 2.000 MW pour produire de l’électricité verte à exporter vers la rive nord-Méditerranée, tout en profitant du CO2 évité, soit pour un chiffre d’affaires total annuel de l’ordre de 5 milliards de $, et ce pour au moins 25 an! Aucune matière première consommable n’est nécessaire pour un tel projet hormis notre rayonnement solaire, qu’il puise gratuitement, aussi bien qu’un million de m3 d’eau/an –hors de prix pour cette région désertique- qu’il compte extraire de l’aquifère fossile -non renouvelable- servant à la vapeur pour faire tourner ses turbines à Régime Maatoug! 

Pareil projet, s’il était conçu et réalisé sur le mode d’échange équitable dans le cadre de partenariat digne de la Tunisie ‘poste révolutionnaire’, aurait dû nous fournir, en contrepartie de son exploitation, au moins le tiers de nos besoins en eau! Le Triumvirat en a vu autrement pour des raisons qui sont les siennes! 

c) Les potentialités de ladite opportunité :

Compte tenu du procédé de production en cogénération, électricité solaire versus dessalement de l’eau de mer, non adopté par ledit projet car non exigé par la partie tunisienne; on s’est trouvé privé ainsi des retombés ci-après détaillées:

1- Six milliards de mètres cubes d’eau dessalée annuellement,

2- Trois cent mille emplois générés par l’usage agricole de cette eau…

3- Lissage et augmentation de notre production céréalière (blés et orges) afin de garantir notre autosuffisance alimentaire en ces produits, et ce par l’atteinte d’un niveau de production de 3.650 mille tonnes grâce à la généralisation systématique de l’irrigation d’appoint de toutes les superficies emblavées aboutissant ainsi au doublement des rendements moyens à l’hectare !

4- Réduction de notre déficit commercial de l’ordre d’un milliard de TND/an

5- Contrepartie des 25 millions de tonnes de CO2 évité chaque année à raison de 40 $/T environ …

6- Possibilité offerte à la SONEDE de faire face aux pointes de la demande ainsi que de contrôler et de se conformer aux normes de qualité de l’OMS  pour les trois cents millions de m3 d’eau potable livrées aux ménages…  

d) Conclusion : le compter sur soi !

A ceux qui pensent que ceci revient trop cher donc, on peut répondre qu’ils nous montrent une industrie sur terre dont les intrants sontgratuits: eau de mer et rayonnement solaire et dont les produits sont hors de prix:eau douce, électricité verte, CO2 évité en grande quantité, et surtout la dignité réclamée à cor et à cri par tout un peuple !

En outre, ces outputs répondent à une demande locale et étrangère solvable. Tout autre mode de développement consacrera la marginalisation du pays et de ses ‘citoyens’ vivants au crochet de ‘donateurs’ de tout bord, et ce moyennant une OPA à tout vent sur Notre Chère Patrie Tunisie! Le compter sur soi est le maître-mot, et ce par la mobilisation de tous les patriotes pour cette noble cause, car c’est l’unique moyen de réaliser les objectifs de notre Révolution et de renforcer la souveraineté nationale. La Tunisie verdoyante se suffirait de l’amour de ses enfants et d’eau fraîche pour renaître de ses cendres tel un Sphinx!