ébergeait la Bourse de Paris (Photo : Joel Saget) |
[10/01/2013 10:15:44] PARIS (AFP) Les grandes entreprises françaises cotées ont créé de la richesse en 2012 mais préfèrent se constituer un trésor de guerre et moins récompenser leurs actionnaires, tout en préservant la masse salariale, relève jeudi une étude réalisée par Havas Worldwide Paris.
Pour cette deuxième étude annuelle du genre, l’agence de communication a passé en revue l’ensemble des entreprises du SBF 120 et non plus celle du seul CAC 40 comme c’était le cas lors de l’édition de l’an dernier.
Le maître-mot pour les grands groupes semble être l’attentisme, alors que la crise financière est encore dans les esprits et que 2013 s’annonce encore incertaine malgré les quelques signaux de reprise de l’économie mondiale.
Preuve de cette prudence, selon l’étude, les entreprises ont souhaité mettre de l’argent de côté en 2012, à hauteur de 20% de leur trésorerie en moyenne.
Les salariés et actionnaires “acceptent que les entreprises constituent des réserves de cash, ce qui aurait été inacceptable il y a un an pour l’opinion publique et il y a quelques années pour les marchés financiers”, résume Bénédicte Hautefort, associé chez Havas Worldwide Paris et cité dans un communiqué.
L’étude insiste sur le fait que parmi ces entreprises, l’ensemble des postes de dépenses sont réduits en 2012, sauf la masse salariale et les investissements de production.
Les actionnaires ne sont pas épargnés par ce tour de vis. Ils ont vu leur rémunération (dividendes et rachats d’actions) reculer de 11% l’an passé.
Pour ce qui est des dirigeants, les chiffres fournis par l’étude portent sur l’année 2011 et montre une baisse de 11% de leur rémunération, moins déconnectée des performances de l’entreprise.
Autre point notable, les grands groupes poursuivent leur désendettement mais n’en font plus une priorité. Ils ont tendance dans le même temps de faire davantage appel au marché obligataire pour se financer.
Enfin, les grandes entreprises françaises se montrent peu téméraires pour ce qui est de leur politique d’acquisition, ce qui est un choix “spécifiquement français”, selon Havas Paris.
L’étude se fonde sur une analyse quantitative des documents de référence des entreprises de 2006 à 2011 ainsi que des données publiées par les communiqués du premier semestre et troisième trimestre de 2012.
S’ajoute un volet d’analyse qualitative qui porte sur une série d’entretiens individuels menés en novembre et décembre 2012 avec une centaine de personnes dont des PDG, des membres de conseils d’administration ou de conseils de surveillance ou encore des directeurs financiers.