La zone euro et le FMI vont examiner les résultats du rachat de la dette grecque

[12/12/2012 13:08:05] ATHENES (AFP) Athènes a demandé mercredi 1,29 milliard d’euros supplémentaires à la zone euro et au FMI, qui se consulteront jeudi à Bruxelles, pour pouvoir finaliser comme ses créanciers l’exigent la délicate opération de rachat de dette en cours.

La Grèce s’est déclarée mercredi prête à racheter en totalité 31,9 milliards d’euros de sa propre dette à ses prêteurs, au prix moyen de 33,8% de la valeur faciale des obligations, soit un volume supérieur aux objectifs fixés par la zone euro et le FMI, mais pour un prix légèrement supérieur aussi.

Ces chiffres proviennent des résultats de l’appel d’offres lancé il y a un peu plus d’une semaine par l’agence de gestion de la dette publique grecque (PDMA) auprès des banques et fonds détenteurs d’obligations souveraines grecques, dans l’objectif de réduire d’au moins 20 milliards la dette abyssale du pays, et de pouvoir ainsi reprendre le cours suspendu depuis le printemps du financement vital du pays par l’UE et le FMI.

“La République hellenique a prévenu ses créanciers officiels que, sous réserve d’une condition prévoyant notamment une augmentation de 1,29 milliard d’euros d’un montant des obligations du Fonds de secours européen mises à disposition” (…), elle “prévoit d’accepter” les offres faites par les détenteurs d’obligations à hauteur de 31,9 milliards d’euros, indique un communiqué de la PDMA diffusé mercredi, après l’expiration mardi de son appel d’offres.

Ceci porterait à 11,29 milliards d’euros le coût total de l’opération de rachat de dette pour le Fonds de secours européen FESF, qui avait prévu au départ de la financer à hauteur de 10 milliards d’euros.

Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent jeudi matin à Bruxelles pour examiner le résultat du rachat de dette, considéré comme un préalable, surtout par le FMI, à la reprise de la perfusion financière du pays à sec. De leur évaluation dépend le versement attendu au pays à sec de 34,4 milliards d’euros de prêts gelés depuis juin.

En cas de refus européen, la Grèce pourrait devoir financer elle-même cette rallonge, soit en ponctionnant sur les prêts UE-FMI soit en émettant des Bons du Trésor, spécualaient mercredi les médias grecs.

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çais des Finances Pierre Moscovici à Bruxelles, le 3 décembre 2012 (Photo : Thierry Charlier)

La question doit occuper dès mercredi après-midi les hauts responsables du Trésor et des Finances de la zone euro réunis à Bruxelles.

Mais d’ores et déjà les commentaires en provenance de la zone euro étaient encourageants.

“Nous pensons que la décision sur le déboursement pourra être prise demain comme prévu” a indiqué à Bruxelles un porte-parole du Commissaire chargé des Affaires économiques Olli Rehn, Simon O’Connor.

A Paris, le ministre des Finances Pierre Moscovici a également indiqué à l’AFP qu’il avait “bon espoir” que la zone euro débloque l’aide jeudi.

“Les résultats sont satisfaisants”, “on est dans les rails et dans les clous de ce que nous avions prévu” a-t-il dit.

“Apparemment cela s’est très bien déroulé” a renchéri à Berlin la porte-parole du ministère des Finances Marianne Kothé.

“Si l’Etat accepte toute les offres (…), la livraison des titres du FESF aux détenteurs des obligations concernées par Athènes est attendue le 18 décembre”, a indiqué la PDMA mercredi.

L’opération de rachat avait été convenue fin novembre entre la Grèce et ses bailleurs de fonds pour aider à son désendettement, avec d’autres mesures déjà annoncées comme une réduction des taux d’intérêt des prêts consentis et un rallongement des échéances pour leur remboursement.

En contrepartie, la Grèce a adopté un nouveau train de mesures de rigueur et de redressement, la quatrième de la sévère cure d’austérité qui lui est administrée depuis 2010, et se prépare à adopter une réforme fiscale accroissant lourdement la charge des ménages.