La banque d’affaires allemande IEG débarque en Tunisie

ieg-banking-01.jpgLe hasard fait parfois bien les choses. Il y a encore cinq ans, la Tunisie ne figurait pas dans le viseur d’IEG Investment Banking. Le premier contact de cette banque d’affaires allemande avec ce pays remonte à 2007. A ce moment-là, Thomas Seidensticker, homme d’affaires allemand vivant en Tunisie et opérant également en Italie, décide de vendre Eldo Italy –propriétaire de la marque Freesoul, et des sociétés Iness Tunisia et Coccinelle Tunisia- le groupe italien développé avec l’homme d’affaires Luciano Fragola.

Un an plus tard, Thomas Seindensticker revient vers IEG Investment Banking et lui propose de collaborer à la recherche d’un partenaire stratégique pour la Manufacture Tunisienne de Céramique (MTC). C’est de cette manière que Duravit, fabricant de baignoires parmi les plus importants au monde, acquiert, en mai 2008, 51% de l’entreprise des frères Lassaad et Rafik Kilani. Une opération dont le dernier acte s’est joué récemment avec la cession par les propriétaires tunisiens de MTC à la firme allemande du reste du capital encore entre leurs mains.

L’homme d’affaires allemand, devenu à cette occasion actionnaire de MTC, se dit alors qu’il y a lieu de pérenniser cette relation. IEG acquiesce: IEA Tunisia est née, doublée rapidement d’IEG North Africa.

Les deux structures ont été créées en partenariat avec Thomas Seidensticker et Khaled Fakhfakh -fils de Mokhtar Fakhfakh, ancien PDG de la BIAT- qui sont actionnaires majoritaires dans IEG Tunisia, alors que la banque d’affaires allemande l’est dans la société offshore, IEG North Africa.

Par commodité, ces deux entités n’ont pas été enregistrées comme banque d’affaires, mais en tant que «corporate advisor», c’est-à-dire des cabinets spécialisés dans le conseil –notamment financier- aux entreprises. Car, outre qu’un capital de 3 millions de dinars est requis, l’activité de banque d’affaires est soumise à agrément en Tunisie. Mais au cas où un client en aurait besoin, «c’est IEG Berlin qui s’en chargera», explique Thomas Seidensticker.

Les deux filiales d’IEG vont se spécialiser dans les fusions/acquisitions et l’accompagnement d’entreprises désireuses de se développer à l’international, les transmissions et la restructuration des groupes.

Opérationnelle depuis début décembre, IEG Tunisia –pilotée par Khaled Fakhfakh et Khalil Attia lui aussi ancien de la BIAT (où il a été Investment Manager, gérant de la SGP «Filiale financière de la BIAT» dont l’objet est la gestion de participations financières, et administrateur dans plusieurs sociétés dont certaines filiales financières de la BIAT)- cible les entreprises de taille moyenne et grande. Un road-show récemment initié a permis à IEG Tunisia d’amorcer des contacts avec trois clients potentiels. Khaled Fakhfakh espère décrocher bientôt un, voire deux mandats.

Dans un premier temps, l’équipe tunisienne d’IEG va travailler sur «l’axe Tunisie/Allemagne/Turquie» -pour ce qui est d’IEG Tunisia, alors qu’IEG North Africa va se concentrer, dans un premier temps, sur la Libye et l’Algérie.

«Ensuite, nous mettrons le cap sur le Maroc, notamment pour développer le business entre ce pays et l’Algérie», indique Khaled Fakhfakh.

Pour cela, les deux antennes d’IEG ne partent pas de zéro. Elles ont déjà commencé à nouer des accords de partenariat –notamment avec la BIAT et Tunisie Valeurs– en vue d’opérations futures.