Moult indices montrent que le délicat problème de la dette libyenne envers les entreprises tunisiennes serait, enfin, sur la voie d’être résolu.

Le premier indice consiste en l’examen, le 20 décembre 2023, à Tripoli,de ce dossier par la ministre de l’Equipement et de l’Habitat Sarra Zaafrani et le ministre libyen des Transports du gouvernement d’unité nationale, Mohamed Salem al-Chahoubi.

Les indices d’un dépoussiérage du dossier

Moins d’un mois après, le dossier est de nouveau examiné, le 14 janvier 2024, à Tripoli, lors d’une réunion qui a groupé, du côté tunisien, la cheffe du cabinet de la ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie Ahlem Beji Sayeb  et du côté libyen, Mohamed Salem Chahoubi, président de la Commission chargée de réviser et de valider la dette libyenne envers les entreprises tunisiennes.

Le troisième indice est d’ordre diplomatique. Il porte sur la nomination officielle, le 26 janvier 2024, d’un ambassadeur de Libye en Tunisie, en l’occurrence, Mustapha Gdara.

Pour les observateurs des relations tuniso-libyennes, cette nomination ne manque pas d’enjeux d’autant plus que le nouvel ambassadeur s’est engagé, lors de la remise de ses lettres d’accréditation, à aplanir les difficultés entravant les rapports entre les deux pays.

Ces mêmes observateurs pensent que parmi ces difficultés figure justement le dossier de la dette libyenne envers les entreprises tunisiennes.

 Quelque 150 M$ à récupérer

Selon le conseil de coopération économique tuniso-libyen, cette dette est estimée au total à 200 Millions de dollars (M$) dont 50M$ ont été remboursés en 2023. Elle est repartie en 85M$ au profit des cliniques, 30M$ au profit de l’aviation civile et des aéroports et 85M$ au profit de la STEG.

Pourtant, à un certain moment on a cru que le problème était définitivement résolu. C’était, à l’occasion de la visite qu’avait effectuée, au mois de Novembre 2022, en Tunisie Abdulhamid Dabaiba, premier ministre Libyen. Ce dernier avait promis, à Tunis, au président du patronat tunisien (UTICA) Samir Majoul de clore ce dossier dans un mois, c’est à dire au mois de décembre 2022.

Prenant au sérieux le premier ministre libyen, Samir Majoul s’est déplacé, à Tripoli, le 29 décembre 2022, pour assurer le suivi de cette promesse.

Le patron des patrons tunisiens a examiné, à cette occasion, avec le chef de Bureau d’audit libyen, Khaled Mansour Shakshak, des dossiers relatifs aux dettes de la Libye envers des entreprises tunisiennes, ainsi que des moyens permettant de fournir désormais un cadre adéquat aux fins d’éviter les litiges et de les résoudre dans les meilleures conditions.

Des promesses non tenues

Concrètement, le président de l’UTICA est rentré bredouille. Et pour cause, aucune solution définitive n’a été trouvée, jusqu’à ce jour à ce problème de la dette, et ce, en dépit, de l’alerte faite, au mois de juillet 2022, par la Cour des comptes libyenne. Cette dernière a demandé au gouvernement libyen de faire pression sur la Commission chargée de réviser et de valider les dettes envers les entreprises tunisiennes. Objectif : élaborer un calendrier précis et régler définitivement ce problème, particulièrement en ce qui concerne les factures non-payées auprès des cliniques.

A l’appui de sa requête, la Cour des comptes libyenne a évoqué l’aggravation de cette dette et surtout la tendance de plusieurs cliniques tunisiennes à refuser l’hospitalisation de libyens en raison notamment du non payement de cette dette.

Pour notre part nous espérons qu’une solution sera trouvée dans les meilleurs délais car le marché libyen demeure et demeurera un débouché vital et pour nos cliniques et pour nos entreprises toutes spécialités confondues.

A bon entendeur.