CAT 2012 : Les trois exigences des hommes d’affaires européens pour investir en Tunisie

cat-2012-281112-ue.jpgC’est devant plus de 1.000 partenaires étrangers venus de 60 pays, dont 10 Etats membres de l’Union européenne, que Férid Tounsi, directeur général de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), a donné mercredi 28 novembre 2012 le coup d’envoi du Carrefour d’Affaires et de Technologie, CAT 2012, qui se tient jusqu’au 30 courant au Parc d’expositions du Kram, et ce en présence de Hamadi Jebali, chef du gouvernement tunisien, Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne, ainsi que Tarak Cherif, président de la CONECT et Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA.

Avant le démarrage de la cérémonie d’inauguration, Mohamed Lamine CHAKHARI, ministre de l’Industrie, et Antonio TAJANI ont présidé une rencontre avec la délégation de chefs d’entreprise et de responsables économiques de la Commission européenne au cours de laquelle ont été soulevées plusieurs questions relatives au climat des affaires, à l’évolution de l’environnement de l’entreprise et les perspectives d’investissement dans le pays, outre les relations économiques avec les pays du Maghreb.

M. TAJANI a clairement exprimé la position de soutien de l’UE à la Tunisie en déclarant que «nous sommes conscients de l’importance des difficultés économiques en Europe et nous sommes aussi conscients que ces difficultés ne peuvent être résolues que dans le cadre de l’union avec nos partenaires économiques, c’est pourquoi nous venons en Tunisie avec une volonté de créer ensemble un cadre favorable pour le partenariat basé sur la co-localisation».

Le vice-président de la Commission européenne a annoncé également que le soutien de l’UE à la Tunisie avec ses nouvelles dimensions et ses nouvelles opportunités se concrétisera par de nouveaux accords dans les divers domaines.

M. CHAKHARI a, pour sa part, déclaré à l’attention des chefs d’entreprise européens que «… le CAT 2012 leur est dédié afin qu’ils saisissent les opportunités réelles offertes par l’industrie tunisienne et développent davantage les liens de partenariat tuniso-européen». Et d’ajouter que le cadre réglementaire et d’affaires a été assaini et sera encore davantage consolidé par la mise en œuvre de nouvelles dispositions qui assureront l’intégrité de l’entreprise et la transparence des affaires.

Le ministre a mis en exergue l’intérêt accordé par le gouvernement en vue d’offrir de nouveaux espaces pour l’activité industrielle et technologique à travers l’accélération des pôles technologiques sectoriels qui permettront à la Tunisie de se positionner comme le site le plus compétitif en Méditerranée.

Coopération Tunisie-Union européenne

Les dirigeants d’entreprises qui accompagnent le vice-président de la Commission européenne gèrent des entreprises de tailles diverses. Ils opèrent dans un large éventail de secteurs, de la construction à l’informatique, de l’aéronautique à l’agroalimentaire. «Leur participation est essentielle à la réussite de cette mission et, au-delà, au renforcement de notre collaboration dans une Tunisie nouvelle et ouverte à nos entreprises européennes», nous a déclaré M. Tajani qui ajoutera que l’objectif de cette mission est donc de créer de la croissance et de l’emploi sur les deux rives de la Méditerranée.

Les trois vœux des chefs d’entreprise européens…

Après avoir posé la question à plusieurs exposants européens sur ce qu’ils attendent du gouvernement tunisien en matière d’incitations à l’investissement, on peut résumer les réponses de ces investisseurs en trois souhaits. D’abord, une garantie de la stabilité et de la sécurité, selon eux, signe de la confiance qui est la base du commerce et de l’investissement. Ensuite, la définition et la mise en œuvre d’une politique claire et cohérente dans tous les domaines qui affectent l’industrie et les affaires en général, en assurant une coordination efficace entre les différents ministères concernés.

Enfin, certains chefs d’entreprise européens ont souhaité la création d’un environnement règlementaire favorable à l’entreprise et surtout aux PME qui, selon eux, génèrent la plupart de la croissance économique et des emplois.

Les PME tunisiennes…

Du côté des participants tunisiens, qu’ils soient exposants ou visiteurs, le CAT 2012 sera pour eux l’opportunité de se rencontrer, d’échanger des expertises mais principalement de chercher une meilleure intégration de la Tunisie dans son espace économique euro-méditerranéen afin de promouvoir la valeur ajoutée des produits manufacturés et de mettre en œuvre des projets innovants à fort contenu technologique.

D’ailleurs, environ 2.000 rendez-vous B2B sont attendus durant les trois jours du CAT 2012 entre des entrepreneurs tunisiens et des partenaires étrangers. C’est ainsi que M. Imed, propriétaire d’une PME, nous a livré sa satisfaction après son premier contact avec un chef d’entreprise italien opérant dans le secteur de l’agroalimentaire. «Mon premier contact était fructueux. Je viens de conclure un accord moral avec une société italienne afin de développer une coopération commerciale et technique dans le secteur agroalimentaire», a précisé le jeune entrepreneur tunisien qui, toutefois, n’a toutefois pas caché sa déception quant à la mauvaise organisation de ces rendez-vous B2B.