L’Espagne approuve sa réforme bancaire, en échange du prêt de la zone euro

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ût 2012 à Madrid (Photo : Dani Pozo)

[31/08/2012 12:09:29] MADRID (AFP) Le gouvernement espagnol a approuvé vendredi une nouvelle réforme bancaire, la cinquième en trois ans, comme contre-partie au prêt de jusqu’à 100 milliards d’euros accordé en juin par la zone euro au secteur, fragilisé depuis l’éclatement de la bulle immobilière.

“Nous avons approuvé une norme d’une grande importance dans le processus de réformes”, “le décret-loi de restructuration des entités de crédit”, a souligné la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, lors de la conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres.

Cette réforme, qui vise à améliorer la supervision du secteur, aurait dû être adoptée vendredi dernier mais la Commission européenne avait demandé à Madrid un délai d’une semaine pour analyser le texte.

Parmi ses grandes lignes, une nouvelle augmentation des ratios de solvabilité exigés au secteur (le niveau de fonds propres durs passe de 8% à 9%, ndlr) et une mise sous tutelle publique plus facile des banques jugées insuffisamment solvables.

Elle inclut aussi la création d’une “bad bank” ou banque de défaisance, dans laquelle seront transférés les actifs immobiliers considérés comme risqués et appelés à être mis en vente.

“Cette norme a pour objectif fondamental de boucler le processus d’assainissement (du secteur bancaire, ndlr) pour relancer le crédit” aux entreprises et aux particuliers espagnols, a expliqué la porte-parole du gouvernement, “sans que cela ne coûte un euro au contribuable”.

“Elle a pour objectif de réussir à dynamiser le marché immobilier, afin de mettre en vente à des prix raisonnables ce stock de logements” estimé à environ un million d’unités, qui pèse sur le pays depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008.

“Avec cette norme, nous respectons en outre nos engagements européens”, a rappelé la porte-parole, car cette réforme était une des exigences de la zone euro quand elle a promis en juin une aide de jusqu’à 100 milliards d’euros.

La pression monte par ailleurs sur le pays, quatrième économie de la zone euro, pour qu’il sollicite un sauvetage financier plus large, alors qu’il fait face en octobre à de lourdes échéances de dette, dans un moment d’extrême tension des marchés.