Berlin refuse que la BCE fixe un écart maximum entre les taux d’emprunt

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äuble, tient une conférence de presse le 10 mai 2012 à Berlin (Photo : Odd Andersen)

[20/08/2012 10:26:55] BERLIN (AFP) Si la Banque centrale européenne (BCE) déterminait des écarts maximum de taux d’emprunt entre pays européens, au-delà desquels elle interviendrait, cela serait “d’un point de vue théorique très problématique”, a estimé lundi le ministère allemand des Finances.

Selon l’hebdomadaire Der Spiegel dimanche, l’institution de Francfort voudrait définir un écart de taux limite entre les emprunts de l’Allemagne et ceux de pays en difficulté tels l’Espagne et l’Italie, afin d’intervenir sur les marchés pour s’assurer que cet écart n’est pas dépassé.

Le porte-parole du ministère a dit “ne rien savoir” d’un tel projet, lors d’une conférence de presse.

Le président de la BCE Mario Draghi avait suscité un émoi considérable début août en promettant de nouvelles mesures de lutte contre la crise de la dette souveraine, laissant entendre qu’elles prendraient la forme d’interventions sur le marché des obligations publiques, mais sans donner de détails concrets.

M. Draghi doit en dire plus le 6 septembre à l’occasion de sa conférence de presse mensuelle à Francfort (ouest) qui suit la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE et la décision sur les taux d’intérêt directeurs.

La banque centrale européenne dispose déjà d’un instrument lui permettant de racheter des obligations publiques sur le marché secondaire, où elles changent de main une fois qu’elles ont été émises, mais elle ne l’a pas mis en oeuvre depuis plusieurs mois, malgré une flambée des taux de l’Espagne et de l’Italie.

L’Allemagne et en particulier la banque centrale allemande, la Bundesbank, n’ont jamais caché leurs réticences face à ce programme.

Fixer des écarts de taux limite reviendrait pour la BCE à institutionnaliser ce programme, censé être une mesure d’urgence temporaire.

Dans son rapport mensuel d’août, publié lundi, la Bundesbank a rappelé qu’elle était “critique” vis-à-vis des rachats d’obligations car ils contiennent selon elle des “risques élevés pour la stabilité”.