Après Fukushima, Toshiba table sur la sûreté renforcée des sites nucléaires

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à Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura)

[17/05/2012 08:50:53] TOKYO (AFP) Le conglomérat industriel japonais Toshiba a annoncé jeudi viser un chiffre d’affaires de 1.000 milliards de yens (près de 10 milliards d’euros) en 2017-2018 pour son activité d’énergie nucléaire, tablant notamment sur le renforcement requis de la sûreté des sites existants.

“Nous voulons contribuer au renforcement de la sûreté des installations nucléaires au Japon et à l’étranger”, a expliqué le PDG de Toshiba, Norio Sasaki, lors d’une conférence de presse.

Avant l’accident de la centrale de Fukushima, mise en péril par le séisme et le tsunami qui ont ravagé le nord-est du Japon le 11 mars 2011, le groupe espérait hisser ses revenus tirés de l’activité nucléaire à 1.000 milliards de yens en 2015-2016.

Mais il reconnaît à présent que ce désastre retarde des projets, tout en forçant les opérateurs des centrales en fonctionnement à modifier leurs installations.

Toshiba, qui a entre autres fourni des équipements pour le complexe Fukushima Daiichi, est déjà fortement impliqué dans le traitement du site où il s’occupe notamment de la décontamination des dizaines de milliers de tonnes d’eau servant au refroidissement des réacteurs et piscines de désactivation du combustible.

Au-delà de son action dans ce complexe, où le processus de démantèlement devrait durer environ 40 ans, le groupe veut proposer des solutions pour sécuriser d’autres centrales non seulement au Japon, où les 50 réacteurs commerciaux sont pour l’heure stoppés, mais aussi à l’étranger.

Toshiba, qui détient la société américaine de conception d’équipemements nucléaires Westinghouse, mise aussi sur des commandes de nouveaux réacteurs dans le monde et développe des modèles de petites tailles qu’il nomme 4S (“super safe, small et simple” = très sûrs, petits et simples).

Le groupe se félicite ainsi de la construction de 4 nouveaux réacteurs aux Etats-Unis, une première depuis 34 ans, ou encore des projets en Chine.

Toshiba ambitionne par ailleurs de profiter des besoins croissants en énergies renouvelables (hydraulique, éolienne, solaire, géothermique, piles à combustible).

Le groupe estime que ses revenus tirés de cette activité pourraient atteindre 350 milliards de yens (près de 3,5 milliards d’euros) dès 2015-2016.

M. Sasaki a par ailleurs indiqué que depuis le désastre de Fukushima qui a forcé les compagnies nippones d’électricité à doper ou remettre en service leurs centrales thermiques, le groupe avait bénéficié dans ce domaine d’un important surcroît de commandes au Japon. Il profite aussi de besoins également importants à l’étranger, notamment en provenance des pays émergents où il compte accentuer sa présence.

Groupe des plus éclectiques, Toshiba se considère aussi comme très bien placé pour répondre à la nécessité de construire des infrastructures de distribution électrique de nouvelle génération à meilleur rendement (“smart grid”), grâce notamment à des systèmes de contrôle de consommation et de mesure en temps réel (compteurs intelligents).

Il table aussi sur les batteries pour véhicules électriques et sur les appareils électroniques et électroménagers dotés de vertus écologiques.

In fine, Toshiba escompte une augmentation annuelle de 12% de son chiffre d’affaires dans l’activité des infrastructures (incluant les divisions énergétiques) pour atteindre 3.240 milliards de yens (32 milliards d’euros) en 2014-2015.

Les revenus du segment des composants électroniques devraient croître au même rythme pour s’établir à 2.060 milliards de yens en 2014-2015, un montant égal à celui des recettes attendues de la division des appareils électroniques (dont les PC et TV).

Au total, toutes branches confondues, Toshiba, qui a également entrepris une refonte ses activités de puces électroniques et téléviseurs, escompte un chiffre d’affaires de 7.800 milliards de yens (près de 78 milliards d’euros) en 2014-2015, contre 6.400 milliards prévus pour cette année.

La part provenant des pays émergents devrait passer du seuil de 24% l’an passé à 33% en 2014-2015, quand celle tirée du marché japonais devrait dans le même temps au contraire régresser d’un niveau de 45% à 35%.