Les robots estoniens envahissent le marché du vêtement en ligne

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ésenté le 27 mars 2012 dans les locaux de la société estonienne Fits.me à Tallinn (Photo : Priit Simson)

[08/04/2012 12:23:04] TALLINN (AFP) Vous êtes prêts à acheter vos vêtements sur internet, mais comment être sûr qu’ils vous iront bien ? En Estonie, une société a lancé le concept de la cabine d’essayage virtuelle, permettant d’essayer ses vêtements en ligne.

Fits.me utilise des images virtuelles de mannequins robots capables de s’adapter exactement aux mensurations du client pour lui proposer des vêtements parfaitement ajustés à sa silhouette, quelle que soit la marque du produit.

“Quand je devais acheter des vêtements en ligne il y a quelques années, il fallait d’abord que j’arrive à savoir si ma taille correspondait à un S chez Timberland, à un M chez Lacoste ou Levi’s ou à un XL chez Abercrombie and Fitch”, raconte à l’AFP Heikki Haldre, 36 ans, cofondateur de Fits.me.

Cette technologie, mise au point par deux universités estoniennes, permet à l’internaute de donner ses mensurations en ligne pour s’assurer que la chemise ou le pantalon qu’il s’apprête à acheter lui iront bien.

“Nos robots et la technologie de la cabine d’essayage virtuelle ont résolu le principal problème de la vente de vêtements en ligne – l’impossibilité d’essayer le vêtement”, affirme-t-il.

Les mannequins robots mis au point peuvent prendre environ 100.000 formes corporelles différentes, mais seulement 2.000 sont pour l’instant utilisées.

Pour le commerce en ligne, il s’agit de donner satisfaction au client et de limiter ainsi les retours de marchandises.

La technologie intéresse notamment le numéro un mondial de la mode en ligne Otto, la marque de luxe pour hommes Ermenegildo Zegna ou le détaillant américain Park and Bond.

Selon Fits.me, les détaillants qui utilisent cette nouvelle technologie enregistrent une hausse de leurs ventes et une baisse du volume des retours de marchandises.

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été estonienne Fits.me, Heikki Haldre, 36 ans, dan sles locaux de sa société le 27 mars 2012 à Tallinn (Photo : Priit Simson)

“Les clients réagissent bien à ce nouvel outil qui semble également faire de nouveaux adeptes de la vente en ligne”, déclare à l’AFP Nadine Sharara, responsable du commerce électronique chez le fabricant de chemises de luxe britannique Thomas Pink, utilisateur de cette technologie depuis l’automne 2011.

Champion des nouvelles technologies

Créée en Estonie, ex-pays communiste devenu un champion des hautes technologies avec des inventions comme celle du logiciel Skype permettant de passer des appels téléphonique via internet, Fits.me, c’est aujourd’hui 32 personnes et 14 robots, selon son cofondateur. Mais le commerce en ligne de la mode est en plein essor, assure Heikki Haldre.

“Alors qu’en 2000, seulement 2% des vêtements étaient vendus en ligne dans les pays industrialisés, ce pourcentage est aujourd’hui de 10% à 13% et il devrait passer à 35% d’ici 2020”, précise-t-il faisant référence à des études internationales.

“En 2012, environ un vêtement sur huit est vendu via internet. Les clients en renvoient un sur quatre, principalement parce que le produit qu’ils ont acheté ne leur va pas”, ajoute-t-il.

C’est un problème pour les détaillants et les marques, car les produits renvoyés ne peuvent pas toujours être revendus pour le même prix et avoir beaucoup de clients mécontents porte atteinte à l’image de la marque.

Selon une étude de Fits.me, 74% des acheteurs en ligne de vêtements ayant eu une mauvaise expérience hésitent à poursuivre leurs achats via internet.

Fits.me, qui a lancé ses robots en 2011, a été désigné cette année par le magazine de mode Vogue comme l’une des 100 sociétés les plus influentes du secteur.

Mais il reste encore beaucoup à faire, estime Heikki Haldre.

“En moyenne, il faut de six à huit semaines pour vendre la technologie à un détaillant en ligne, donc nous devons encore travailler dur pour introduire les robots estoniens chez des centaines ou des milliers de vendeurs”, dit-il.