entreprise (Photo : Olivier Laban-Mattei) |
[22/02/2012 08:00:23] PARIS (AFP) Schneider Electric compte augmenter ses ventes et sa marge d’ici 2014, soutenues par des gains de productivité, un essor dans les pays en développement et un développement dans les activités de systèmes de gestion intelligente des équipements électriques, mais l’industriel reste prudent pour 2012.
D’ici 2014, la marge opérationnelle du groupe (hors éléments exceptionnels) peut atteindre jusqu’à 17%, selon le nouveau programme stratégique 2012-2014 présenté par Schneider mercredi.
Mais le groupe n’exclut pas une érosion temporaire de sa rentabilité puisque la fourchette avancée est de “entre 13% et 17%”, alors que la marge a été de 14,2% en 2011.
Le directeur financier, Emmanuel Babeau, a expliqué, lors d’une conférence de presse, que 13% était une hypothèse pour “un moment très difficile du cycle économique” et 17% pour “plusieurs années de forte croissance”.
“Pour le futur, nous avons clairement identifié des éléments qui nous permettront d’améliorer notre marge (comme les gains de productivité, baisse des coûts de fonctions support etc.) et en face de cela, il y a des éléments qui vont jouer négativement sur la marge, on le sait déjà”, a expliqué M. Babeau.
Parmi ces éléments négatifs figurent l’inflation des matières premières, déjà très forte en 2011, même si Schneider Electric est parvenu à faire passer des hausses de prix à ses clients pour compenser et a augmenté son chiffre d’affaires de 14% à 22,4 milliards d’euros.
Un autre élément pesant sur la rentabilité est l’essor de l’activité de solutions de gestion intelligente des équipements électriques et de conseils en économie d’énergie. Cette activité, qui représente désormais 37% des ventes totales, a une marge plus faible que l’activité historique de produits électriques (interrupteurs, compteurs etc.).
Néanmoins, Schneider Electric compte poursuivre l’essor de cette nouvelle activité, moins sensible à la conjoncture économique. “L’objectif est d’avoir deux jambes extrêmement puissantes et complémentaires entre les produits et les solutions”, a résumé Emmanuel Babeau.
D’ores et déjà, l’année 2012, pendant laquelle le contexte économique incertain devrait peser sur la croissance en Europe de l’Ouest et la visibilité s’annonce limitée, est attendue peu dynamique.
La marge devrait s’établir “entre 14% et 15%”, donc au pire un peu rognée par rapport à 2011 et au mieux légèrement améliorée. Quant aux ventes (hors acquisitions), elles seront en croissance “nulle à légèrement positive” (contre +8,3% en 2011).
Jusqu’en 2014, la prévision de croissance organique est indexée sur celle de la croissance mondiale, puisqu’elle est prévue pour être la même que celle du produit intérieur brut (PIB) augmentée de trois points de pourcentage.
Schneider, qui a intégré la division distribution d’Areva T&D en 2011 et racheté l’espagnol Telvent, devrait lever le pied sur les acquisitions en 2012 vu le contexte économique. “On ne s’attend pas à une forte activité dans le domaine M&A (fusions-acquisitions) en 2012”, a indiqué Emmanuel Babeau.
Le nouveau plan stratégique 2012-2014 baptisé “Connect” est présenté comme la continuité du précédent plan 2009-2011 “One”, qui a travaillé à simplifier l’organisation du groupe, qui avait fait de multiples acquisitions, et à tout rassembler sous la marque Schneider.
Jusqu’en 2014, le groupe veut poursuivre son essor dans les pays émergents (actuellement générant 39% des ventes), parallèlement à celui dans les solutions et services.
Il prévoit également de 900 millions à 1,1 milliard d’euros de gains de productivité.
En 2011, le bénéfice net a augmenté de 6% à 1,82 milliard d’euros, ce qui est un peu au-dessus des attentes des analystes compilées par Dow Jones Newswires. La moitié de ses bénéfices sera redistribué aux actionnaires, avec un dividende de 1,70 euro par action, une politique de redistribution qui sera poursuivi jusqu’en 2014.