Alternative entrepreneuriat : Des microprojets à forte valeur ajoutée, quelle valeur ajoutée?

La question fondamentale à poser, et à résoudre, est la suivante: Quel type de
valeur ajoutée un jeune de 22 ans pourra-t-il créer, sans grands équipements et
sans grands moyens financiers? La question trouve sa réponse dans les conditions
de l’environnement de la
consommation mondiale aujourd’hui.

1. L’artisanal

Aujourd’hui, le monde se détourne de plus en plus de l’industriel, pour aller
vers l’artisanal. La poupée artisanale se vend beaucoup plus chère que la poupée
industrielle; pareil pour le tapis, la lampe de chevet, etc. Je propose de nous
tourner vers des microprojets qui vendent des produits très différenciés,
fabriqués de manière artisanale. Ce qui ne nécessite pas grands équipements ou
frais d’établissement dans le jargon comptable, mais juste du savoir-faire, et
souvent un amour du produit…

2. Le bio et le naturel

Aujourd’hui, le monde se détourne du chimique, pour aller vers le biologique et
le naturel. Les labels éco et bio fleurissent et deviennent le must pour une
nouvelle clientèle, qui exige du produit qu’il respecte la terre d’abord, et
qu’il respecte le corps et la santé du
consommateur ensuite. Les additifs
chimiques sont tellement présents dans tous nos produits de consommation
quotidienne, notamment dans l’alimentation et la cosmétique, que la tendance bio
et écolo est en train de transformer le marché… Voilà un créneau de marché, une
niche dans la quelle le jeune de 22 ans pourrait trouver sa piste. Les labels ne
sont pas une chose inaccessible, il faut satisfaire certaines conditions, voilà
tout.

3. Le commerce équitable

Aujourd’hui, une bonne partie des consommateurs, conscients des injustices et de
la dérégulation qui fait perdre les plus vulnérables, du système capitaliste. En
dehors des altermondialistes et des durs, une bonne frange des consommateurs
européens est préoccupée par l’équité. Le commerce équitable, voilà un autre
critère de segmentation, et qui permet de vendre un produit pile dans les
besoins et les attentes de cette catégorie de consommateurs. Le commerce
équitable implique une distribution plus équitable des recettes, entre
producteurs et intermédiaires. Le commerce équitable est une nouvelle arme
marketing, très puissante, et qui permet de vendre cher, de garantir des marges
confortables, car le prix payé par le consommateur final sera équitablement
distribué entre producteur, la femme de la bourgade de l’Asie centrale qui a
fait une poupée de crochet à la main, et le distributeur qui va vendre cela en
France et ailleurs.

4. La différenciation extrême et L’empreinte culturelle

Enfin, aujourd’hui, finie l’ère de la standardisation. Le consommateur veut un
produit très différencié, presque du sur mesure, d’où les grandes enseignes qui
font des séries limitées, au lieu du produit standard et qui est vendu aux
quatre coins de la planète. Des enseignes proposent d’impliquer le consommateur
dans le produit, dans les cosmétiques par exemple (un lait de corps à créer pour
soi par exemple), ou ailleurs. Le principe étant toujours le même, une
consommation personnalisée.

Dans ce sens, l’empreinte culturelle du produit devient une arme concurrentielle
puissante. Car l’empreinte culturelle incarne au mieux le désir de
différenciation du consommateur? du savon d’Alep, à la brosse de cheveux en
corme d’Asie centrale, à la peau l’agneau de Mongolie, au tissage indien…le
consommateur se sent dépaysé des linéaires des grandes surfaces avec les mêmes
produits des majors multinationaux présents d’ailleurs partout dans le monde,
mais en plus, il se sent lui-même. Il acquiert une identité sur mesure, à
travers une personnalisation à souhait, de tout ce qu’il consomme, tous les
objets présents dans son appartement…jusqu’à son frigo.

Une piste d’avenir…

Des microprojets, à forte valeur ajoutée, car axés sur le biologique et le
naturel au lieu du tout chimique, sur l’artisanal au lieu de l’industriel, avec
le commerce équitable et l’empreinte culturelle tunisienne, comme critères de
positionnement marketing. Voilà à mon avis une piste d’avenir pour les jeunes de
22 ans, avec des licences ou pas, avec de l’énergie et du talent, avec des
compétences souvent cachées et qui ne demandent qu’à gagner en visibilité, avec
des savoir-faire hérités de nos différentes régions, et en voie de disparition
malheureusement…

Une infinité de projets sont possibles dans ce sens… dans la mode, la
décoration, l’univers enfant et la puériculture, la beauté et la cosmétique et
même la parapharmacie, le linge de maison, la tapisserie, la vaisselle et
l’univers de la cuisine, l’habillement et le prêt-à-porter, les accessoires
homme/femme, le meuble et ameublement… jusqu’à l’alimentaire, et bien d’autres
domaines.

Un gisement extraordinaire de possibilités qui ne demandent que de la bonne
volonté et du souffle de la part de nos jeunes. Et je suis triste de constater
autant de projets à forte valeur ajoutée culturelle, notamment, montés par des
Européens, qui nous achètent nos produits pour une poignée de dinars, et les
revendent à des dizaines d’euros, après avoir ajouté la touche qu’il faut,
l’emballage qu’il faut, la marque, le label, etc. Des petites variations du
produit mais qui lui donnent une valeur perçue, symbolique et même affective,
très intéressante. Ce qui justifie les prix et les marges ultraconfortables.