Tunisie – Les dix idées-forces du Plan de développement du gouvernement BCE : Consacrer le progrès social et l’égalité des chances

Par : Tallel

dev-tunisie-1.jpgLa poursuite de la prospérité sera au centre de la stratégie de développement proposée pour la période 2012-2016. Cette prospérité devra se traduire par une création réelle de la richesse pour tous les tunisiens et par une amélioration de la qualité de vie des tunisien et devra conduire, avec la démocratisation et la responsabilisation, à un progrès homogène et global pour tous les tunisiens. Cinq priorités seront retenues pour la concrétisation de cet objectif: le revenu et la pauvreté, la santé, l’éducation, la condition de la femme et les inégalités.

Améliorer le revenu, réduire la pauvreté et renforcer la protection sociale

Comme il est présenté au Chapitre 3, le schéma de croissance adopté pour la période 2011-2016 vise un objectif de revenu ambitieux, mais nécessaire pour traduire la volonté nationale d’apporter des solutions durables aux problématiques de développement de la Tunisie.

Cependant, le défi majeur est que cette augmentation profite à tous les Tunisiens afin d’améliorer les conditions de vies des citoyens les plus vulnérables et d’assurer leur inclusion sociale.

La solution passe par l’amélioration des perspectives d’insertion au marché du travail pour tous les Tunisiens, à travers l’accélération des créations d’emplois, notamment dans les régions de l’intérieur, et le renforcement de la politique active d’emploi, en faveur notamment des jeunes en difficulté d’insertion…

Améliorer la qualité et la pertinence de l’éducation

Face à l’accroissement prévu du nombre d’élèves du secondaire et d’étudiants du supérieur et tout en continuant à améliorer l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur, la Tunisie est appelée à entreprendre une stratégie globale et cohérente pour améliorer la qualité des systèmes d’éducation et de formation et les rendre plus performants et plus pertinents. Toutefois, il ne s’agit plus de se contenter d’engager des réformes pédagogiques, mais surtout de s’assurer de l’impact de ces réformes sur l’apprentissage, la maîtrise des connaissances, la créativité et les capacités des élèves et des étudiants à réussir leur insertion sociale et professionnelle…

Améliorer les indicateurs de santé

Avec une espérance de vie de près de 75 ans, l’état de la santé en Tunisie est globalement meilleur que celui de la plupart des autres pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Cependant, le pays connaît encore des inégalités au niveau de l’accès à certains services de santé et un déficit de qualité dans certains domaines de la santé. Il connaît également une transition démographique et un changement de mode de vie qui vont conduire à une augmentation des maladies de longue durée et un vieillissement progressif de la population.

Dans ce contexte, la stratégie proposée vise à assurer l’accès à des services de santé efficaces et durables et à promouvoir un mode de vie sain pour réduire la pression sur l’offre. Elle vise en même temps l’amélioration de l’équité en termes de couverture sanitaire et d’assurance maladie et de réduction du fardeau financier sur les pauvres.

Les actions suivantes doivent être mises en place:

– Améliorer la qualité des services de santé et la sécurité des soins dans le secteur public…;

– Développer les instruments de veille sanitaire et mettre en place des moyens permettant de faire face aux risques pouvant émaner des maladies et pandémies nouvelles et récurrentes…;

– Consolider la santé reproductive et la santé préventive…;

– Assurer la couverture des régions, notamment celles de l’intérieur, par les spécialités médicales et les médecins spécialistes à travers la création de trois nouveaux centres hospitalo-universitaires;

– Développer le secteur privé et encourager le secteur civil (ex : les fondations) à investir dans le domaine de la santé en complémentarité avec le secteur public…;

– Mettre en place un mécanisme de gestion transparente et rationnelle des médicaments en vue d’assurer une distribution efficace des médicaments…

Améliorer les conditions de la femme

L’histoire de la Tunisie a toujours été marquée par la présence de la femme et par son rôle déterminant dans la vie sociale, économique et politique. Aujourd’hui, la femme est au devant des forces vives du pays, participant dans la vie politique et associative et œuvrant en faveur de la concrétisation des objectifs de la Révolution.

En tant que partenaire essentiel au sein de la famille et de la société et en tant que facteur de changement intégral à tous les niveaux qu’ils soient politique, social, économique ou culturel, la femme occupera une position privilégiée dans l’échelle des priorités nationales…

Améliorer la situation des jeunes

La révolution de 14 janvier est incontestablement la révolution de la jeunesse tunisienne qui a exprimé haut et fort son droit à la liberté, à l’égalité et à la dignité. Les jeunes tunisiens espèrent ainsi bénéficier d’un climat de liberté et de démocratie pour mieux prouver leurs capacités en tant que force agissante dans le développement du pays et rompre avec toutes les anciennes pratiques d’exclusion et de marginalisation.

La prochaine période sera ainsi marquée par l’incitation des jeunes à participer d’une façon plus active et efficace aux institutions régionales et locales et aux différentes associations relatives aux jeunes.

Eu égard au taux élevé du chômage chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans qui atteint 26,7% en 2010 contre une moyenne nationale de 13%, l’attention sera focalisée durant les prochaines années sur la diversification des programmes et instruments d’aide à l’insertion de cette catégorie de population dans le marché de l’emploi…

Promouvoir la création artistique et culturelle

Le concept du développement est souvent présenté comme une combinaison de trois éléments majeurs : développement économique, progrès social et promotion écologique. Il est aujourd’hui impératif de compléter ce concept en y intégrant la dimension fondamentale de la CULTURE.

Expression essentielle de l’identité nationale, de l’histoire du pays, de la vie intellectuelle et artistique, source de création, d’innovation et de dialogue fécond avec les cultures universelles, la culture tunisienne a été et demeurera le fondement des valeurs humaines et démocratiques, de l’évolution et de la réforme de la société tunisienne. Sur la base de ces principes, la culture occupe une place de choix parmi les revendications populaires légitimes et les orientations à venir.

Une nouvelle politique de démocratisation de la culture devra inaugurer un effort national résolu pour réaliser une série de programmes et de projets ayant pour objectifs de promouvoir la création et la diffusion culturelles, d’encourager la création artistique et d’assurer la sauvegarde du patrimoine. Il s’agit plus précisément de promouvoir l’éducation artistique du public, la formation aux métiers de la culture et des arts, ainsi que la consolidation des structures de l’action culturelle: réseau des Bibliothèques régionales, des Sites et Musées, des Théâtres, des Conservatoires, Maisons de la culture dans chacune des délégations du territoire.

Cette politique s’appuiera sur une contribution soutenue de l’Etat atteignant 1,5% du budget de l’Etat à l’horizon 2016, mais également sur la facilitation de l’accès des initiatives culturelles et artistiques aux mécanismes et autres fonds de promotion de l’initiative privée…

Un plan E-culture poursuivra l’effort engagé dans le cadre du projet du Portail internet multimédia de la culture, afin d’offrir à chaque gouvernorat un outil de communication électronique performant pour lancer de véritables magazines régionaux reflétant la créativité littéraire et artistique plurielle. Des formations spécifiques de Webmasters, de rédacteurs et d’infographes offriront également aux jeunes diplômés l’opportunité de mettre leur talent au service de leurs villes et de leurs régions.

Le rayonnement culturel de la Tunisie est tributaire d’un effort fédérateur des divers secteurs de la création intellectuelle et artistique, de la recherche et de l’initiative. La culture n’accompagne pas seulement l’action extérieure des foires, des salons et rencontres internationales, elle en est le vecteur.

C’est dans ce sens que la concertation interministérielle future dans ce domaine pourra opérer le bond qualitatif attendu d’une présence tunisienne de qualité qui propose aux interlocuteurs et aux partenaires étrangers le message humaniste et cordial de cette terre millénaire de civilisation, de sagesse et de liberté.

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