Tunisie : L’UTICA fait de la conquête du marché libyen une priorité

tunisie-lybie-art.jpg«Arrêtons ces campagnes de dénigrement et cette nouvelle culture de listes qui s’installe de plus en plus dans notre société. En tant qu’UTICA, nous réfutons toute pratique de ce genre, qu’elle concerne les opérateurs privés, les journalistes, l’administration ou qui que ce soit. Il y a une justice, laissons-la faire son travail».

C’est ainsi que s’est exprimée Wided Bouchammaoui, présidente de la Centrale patronale, à l’occasion d’une conférence de presse organisée ce vendredi 30 septembre 2011 au siège de l’UTICA.

Les temps ne sont plus au règlement de compte, ils sont plutôt à la construction et au développement de stratégies efficientes pour remettre l’économie à flot. Et c’est à cela que s’attelle la nouvelle présidence de l’UTICA: planifier et rassurer.

Depuis le mois d’avril, nombre de manifestations ont été organisées par l’UTICA et parmi les plus remarquables, la “Journée banques/entreprises“ et une autre sur “la situation et les perspectives des entreprises après la révolution“.

Un programme économique sera bientôt soumis aux structures de l’Union patronale pour approbation. Structures qui ont été renouvelées au niveau des présidents à hauteur de 50% avec 70% de nouveaux membres et 60% des assemblées générales tenues à l’échelle nationale.

«J’ai confiance en moi, j’ai confiance en l’Utica et je me fie à la volonté des entrepreneurs, créateurs d’emplois de veiller à relancer l’économie et l’investissement. Il va sans dire que la sécurité et la stabilité sociale sont très importantes pour encourager les porteurs de projets à passer à l’acte».

Wided Bouchammaoui a rappelé les actions lancées par la centrale pour lutter contre le commerce parallèle qui a envahi les grandes artères de la capitale. «Au lieu d’encourager les produits nationaux, nous boostons les importations illégales de produits qui menacent non seulement notre économie mais qui peuvent être nocifs pour la santé de nos concitoyens».

D’autre part, la présidente de l’UTICA a insisté sur l’importance de la Libye en tant que marché pour les investisseurs et les hommes d’affaires tunisiens et également en tant que pourvoyeur d’emplois pour les chômeurs tunisiens: «Nous organisons bientôt une “Journée Libye“ et nous comptons, grâce à la représentation de l’UTICA à Tripoli, encadrer les opérateurs privés évoluant dans tous les secteurs d’activités économiques. Pour nous qui souffrons du chômage des jeunes, la Libye offre un débouché très intéressant. D’autant plus que notre population a montré une solidarité et un sens de l’hospitalité qui nous a plus que rapprochés avec ce pays avec lequel nous lie la culture et l’histoire».

Commentant les accusations portées par certains membres de l’UTICA à l’encontre du Bureau exécutif, Madame Bouchammaoui a déclaré «nous sommes au dessus de ces pratiques et nous estimons que notre rôle à nous est plutôt de consolider la base de notre institution, d’encourager l’adhésion de tous ceux qui veulent nous rejoindre. Nous sommes ouverts aux critiques constructives, mais nous ne nous abaisserons pas et nous ne gaspillerons pas le temps précieux que nous devons consacrer à l’UTICA et à notre économie dans des polémiques stériles. Ceci dit, nous comptons porter plainte contre tout propos diffamatoire touchant notre intégrité morale et c’est notre droit ».

La présidente de l’UTICA a déploré l’absence de la télévision nationale invitée à couvrir la conférence de presse alors qu’elle s’est empressée de médiatiser une conférence organisée par des individus qui n’ont pas de titre officiel…

Il faut reconnaître à ce propos que certains médias audiovisuels sont tombés dans une communication négative qui est en train de faire du tort à un pays vulnérable et fragile: «Je n’ai plus confiance ni dans le système ni dans les médias et ni dans aucune institution, dénonce un homme d’affaires. Voyez vous-même dans quel climat de peur nous évoluons, nous avons peur des listes, nous avons peur des commérages, nous avons peur des réseaux sociaux, nous avons peur des médias instrumentalisés, nous avons peur même de conduire nos voitures. Nous sommes les nouveaux parias de la Tunisie postrévolutionnaire. Toutes les commissions sont focalisées sur les hommes d’affaires comme s’ils étaient les seuls à avoir versé dans les mauvaises pratiques. Les avocats se défendent, les magistrats se défendent, les journalistes aussi, car les commissions ne les harcèlent pas… Et vous nous demandez d’investir, vous voulez rire… Exigez donc de ces révolutionnaires angéliques et irresponsables, qui ne savent que parler et n’ont jamais commis d’erreurs, d’embaucher les chômeurs… La destruction sans justice et sans équité ne peut apporter que la ruine des valeurs et des biens»…

Si les acteurs de malversations doivent payer pour leurs délits, cela ne doit en aucun cas dépeindre sur un acteur principal de notre vie économique et sociale. «S’il vous plaît, arrêtez de généraliser, aidez-nous à assurer le succès de cette révolution et la reconstruction de notre pays. N’est-ce pas l’amour de la Tunisie qui nous guide, alors unissons-nous pour sa prospérité et son développement». Dixit Wided Bouchammaoui.