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ère allemande Angela Merkel, le 27 septembre 2011 à Berlin (Photo : John MacDougall)

[29/09/2011 04:50:44] BERLIN (AFP) Les députés allemands devraient voter jeudi à une large majorité le mécanisme de sauvetage de l’euro, donnant un gage de l’engagement de la première économie européenne à soutenir ses partenaires.

Mardi un vote test au sein du groupe parlementaire conservateur (CDU/CSU) de la chancelière Angela Merkel a levé les dernières inquiétudes: une écrasante majorité a voté “oui”.

Le Bundestag (chambre basse du parlement) doit avaliser l’élargissement de l’enveloppe et des compétences du fonds de secours européen créé en 2010 (FESF) pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté.

A la suite de ce vote, le gouvernement français envisage de prendre des “décisions fortes” concernant l’aide à la Grèce et les banques, a appris l’AFP de source gouvernementale.

La France, comme d’autres pays, a déjà donné son feu vert à l’élargissement du FESF. D’autres, comme la Slovaquie, se font encore prier.

L’adoption du fonds de secours nécessite l’aval des 17 membres de la zone euro, et les dirigeants européens espèrent le voir boucler d’ici mi-octobre, alors que les discussions font déjà rage sur un nouveau renforcement éventuel.

L’Allemagne, première économie européenne, va apporter plus de 200 milliards d’euros de garanties au mécanisme, plus que n’importe quel autre pays.

Au Bundestag les deux principaux partis d’opposition, sociaux-démocrates et Verts, ont promis leurs voix, garantissant une adoption à une majorité écrasante.

La dernière inconnue était le nombre de députés issus des rangs de la coalition –CDU/CSU de Mme Merkel et Libéraux (FDP)– qui devaient faire défection. Leur faible nombre au vote test de mardi suggère que le gouvernement a réussi à convaincre ses troupes de l’importance pour l’Allemagne de rester solidaire avec ses partenaires en difficulté financière.

Dans quelques semaines les élus devront se prononcer sur le deuxième programme d’aide à la Grèce décidé au sommet européen du 21 juillet, puis début 2012 sur le mécanisme permanent de sauvetage MES, qui doit succéder au FESF en 2013.

Après avoir entendu une nouvelle fois les arguments de la chancelière en faveur du projet mardi, les députés conservateurs se sont rangés à une écrasante majorité derrière la loi. Sur 237 députés, 11 ont voté “non” et deux se sont abstenus, selon des sources du groupe parlementaire. Tous n’étaient toutefois pas présents.

Mme Merkel a aussi plaidé dans l’après-midi la cause du FESF auprès des députés libéraux, où selon le chef du FDP Philipp Rösler les mécontents ne sont plus qu’une poignée.

La grogne contre une politique européenne jugée trop laxiste avait émergé dans les rangs du FDP il y a quelques mois, et gagné le camp conservateur.

Certains sont opposés au soutien même des pays les plus fragiles. L’existence de mécanismes de sauvetage tue toute incitation de ces pays à bien gérer leurs deniers, argumente le plus médiatique de ces “rebelles”, le député FDP Frank Schäffler.

D’autres se sont irrités de la méthode, critiquant des procédures qui passaient outre les droits du parlement. Mais depuis le projet de loi a été aménagé pour renforcer ceux-ci, faisant sensiblement chuter le nombre d’infidèles.

Mme Merkel a rappelé à l’envi ces derniers jours que soutenir ses partenaires était dans l’intérêt même de l’Allemagne, “parce que la stabilité de la monnaie est en jeu”. Avec le FESF, “nous achetons du temps pour ces pays”, a-t-elle dit dimanche.

Son ministre des Finances Wolfgang Schäuble a reconnu mardi qu’il avait été “très difficile de convaincre les membres du parlement”, ajoutant que les spéculations autour d’un renforcement supplémentaire du FESF, au-delà de ce qui sera approuvé jeudi, ne l’aidaient pas à cet égard.