Les incertitudes sur l’avenir de l’économie américaine plombent les marchés

photo_1312279126029-1-1.jpg
à Paris, le 24 mai 2011 (Photo : Eric Piermont)

[02/08/2011 10:05:47] PARIS (AFP) Les doutes au sujet de l’avenir de l’économie américaine, que l’accord sur la dette n’a pas réussi à lever, continuaient à peser fortement mardi sur les marchés financiers, faisant aussi remonter la pression sur les économies européennes les plus fragiles.

Le soulagement suscité par l’accord sur la dette américaine n’aura duré que quelques heures, laissant très vite place à l’inquiétude.

Certes le pire scénario, celui du défaut de paiement, a probablement été évité. Mais l’arbre n’a pu longtemps cacher la forêt, à savoir une dette américaine abyssale et une croissance fragile. Autant d’éléments faisant craindre un abaissement de la note des Etats-Unis.

Et mardi matin, c’est ce pessimisme qui dominait sur les places financières mondiales, malgré l’adoption lundi soir de l’accord par la Chambre des représentants, en attendant celui du Sénat dans la journée.

photo_1312279240967-1-1.jpg
Des gens passent devant la bourse de New York (Photo : Stan Honda)

Le “compromis ne permettra pas de restaurer la confiance dans la classe politique et l?économie américaine”, ont ainsi souligné les analystes du Crédit Mutuel-CIC. Et surtout, “il n?assure pas que les agences de notation ne décideront pas de dégrader la note des Etats-Unis”.

Cet accord doit “encore être précisé pour apporter une réponse en mesure de donner le coup de pouce qui replacera l?économie américaine dans une spirale positive”, ont-ils estimé alors que les derniers indicateurs publiés sont venus confirmer la faiblesse de la première économie mondiale.

Peu avant 09H00 GMT, les Bourses européennes étaient toutes en baisse, à l’exception d’Athènes (+0,19%). Paris perdait ainsi 0,56%, Londres 0,28%, Francfort 0,82%, Amsterdam 0,38% et Milan 0,67%. La Bourse suisse était particulièrement touchée avec une chute de 2,57%, tout comme Lisbonne (-2,14%). Madrid était proche de l’équilibre (-0,06%).

Les Bourses asiatiques, qui avait massivement terminé en hausse la veille, ont inversé la tendance mardi.

Tokyo a ainsi fini la séance en recul de 1,21%, les investisseurs se défaisant de titres de groupes exportateurs nippons à cause de la cherté du yen.

Car comme à chaque épisode de ce type, les monnaies refuge, comme le yen, sont montées. Le franc suisse a même connu une envolée, effaçant le record déjà atteint la veille. L’or a aussi fini en hausse à Hong Kong, à 1.628 dollars US l’once.

L’euro baissait, lui, très légèrement à 1,4205 dollar contre 1,4248 lundi soir.

Autre conséquence de la défiance à l’égard des Etats-Unis, les investisseurs se sont rués sur les titres jugées les plus sûrs, bénéficiant de la meilleure note possible, le triple A, comme par exemple la dette allemande, qui sert de référence.

photo_1312279489592-1-1.jpg
La Bourse de Milan, le 11 juillet 2011 (Photo : Giuseppe Cacace)

Ce qui, par un effet de vases communicants a entraîné les taux des obligations espagnoles et italiennes à 10 ans à de nouveaux plus hauts historiques depuis la création de la zone euro.

Les rendements à 10 ans de l’Espagne ont grimpé à 6,330%, ceux de l’Italie à 6,160%.

Outre ces deux pays, en première ligne des craintes de contagion de la crise de la dette en zone euro, les taux à 1O ans du Portugal montaient aussi à 10,790% et ceux de la Grèce étaient relativement stables à 14,488%.

“Le +flux vers la qualité+ (vers les actifs les moins risqués, ndlr) reste fort et (…) il n’est pas aisé de savoir quand cette tendance prendra fin, en particulier si les données économiques à venir continuent de réserver des mauvaises surprises”, ont jugé les analystes de BNP Paribas.