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éunis à Bruxelles, le 11 juillet 2011 (Photo : Georges Gobet)

[19/07/2011 10:44:55] BRUXELLES (AFP) Rachat de la dette grecque, taxe sur les banques, rééchelonnement: toutes ces options restent sur la table pour boucler un nouveau plan de sauvetage en faveur de la Grèce d’ici à un sommet jeudi, où la zone euro doit impérativement endiguer la contagion de la crise de la dette.

Les tractations se poursuivaient tous azimuts mardi: une réunion de hauts responsables de la zone euro se tenait à Bruxelles, avec côté français notamment le secrétaire général de la présidence française, Xavier Musca, homme clé des négociations à Paris sur la crise de la dette.

“Les solutions radicales (intervention massive de la BCE ou mutualisation des risques avec émission d?eurobligations) sont exclues, sauf colossale surprise”, estime Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities.

“Des solutions partielles sont possibles mais risquées car impliquant un défaut” de paiement de la Grèce, dit-il.

La question d’un défaut de paiement ou non de la Grèce reste au centre des débats en vue du sommet des dirigeants de l’Union monétaire jeudi, selon des sources proches des discussions.

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çais des Finances François Baroin, le 12 juillet 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

Le ministre français des Finances François Baroin s’est dit optimiste, lundi à Washington, mais a prévenu que son pays ne soutiendrait pas une solution passant par un “événement de crédit” d’Athènes, avec risque d’engrenage incontrôlable.

Or, la plupart des options envisagées mettant à contribution les créanciers privés de la Grèce, comme le veut à tout prix l’Allemagne pour des raisons politiques, entraînerait de facto un tel “événement de crédit” ou un défaut partiel de la Grèce.

Le rééchelonnement de la dette grecque imposerait par exemple aux créanciers une modification des échéances de remboursement, ce qui serait sanctionné par les agences de notation.

Quant au rachat de la dette grecque, en discussion, il pourrait ne pas déboucher sur un défaut si la Grèce elle-même réalise l’opération grâce à des prêts européens. Avantage: le coût de la dette grecque sur les marchés est très bas actuellement et cela permettrait de réduire le volume global de l’endettement du pays.

Mais si le Fonds européen de secours (FESF) rachète lui-même les obligations grecques, il y aurait un risque de défaut partiel.

Troisième option envisagée: la création d’une taxe bancaire spéciale dans la zone euro.

Cette solution “aurait l’avantage de ne pas faire intervenir directement les banques et donc de ne pas potentiellement créer de défaut” de paiement de la Grèce qui présenterait des risques de contagion, a expliqué lundi soir le ministre français des Affaires européennes, Jean Leonetti.

Face à ces options, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet est resté fidèle à ses principes, refusant une nouvelle fois un “incident de crédit, un défaut de paiement, sélectif ou non”, dans un entretien mardi à un quotidien slovaque.

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ésident de la BCE Jean-Claude Trichet, le 11 juillet 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

Cette hypothèse obligera la BCE à ne plus accepter les obligations de la Grèce en garantie pour prêter de l’argent aux banques. Ce qui contraindrait alors les gouvernements à renflouer eux-mêmes le système bancaire en Grèce et au-delà.

L’institut de Francfort envoie toutefois des signaux contradictoires. Un membre du conseil des gouverneurs de la BCE, l’Autrichien Ewald Nowotny, a ouvert une brèche lundi, en affirmant que “certaines propositions qui causeraient un défaut partiel de très courte durée pourraient ne pas avoir des conséquences désastreuses”.

“Au final, cela doit être la décision de la BCE. Elle ne doit pas être entièrement dépendante des agences de notation”, a-t-il dit à la chaîne de télévision CNBC.

Le bras de fer sur les modalités de la participation des créanciers privés de la Grèce au deuxième plan d’aide du pays, entre Berlin et la BCE surtout, dure depuis des semaines et favorise la défiance des investisseurs à l’encontre de la zone euro ainsi que le risque de contagion à des pays comme l’Espagne ou l’Italie.