Tunisie : Les agriculteurs de Zaghouan dénoncent la baisse des prix de vente de leurs récoltes

Les céréaliculteurs de Zghouan ont exprimé leur mécontentement quant à la baisse des prix des récoltes de blé tendre qu’ils déposent auprès des centres de collecte.

Ces prix, dont le plafond peut atteindre 1/3 du prix des récoltes, ont également suscité «le refus et le mécontentement » du Groupement de Développement des Grandes Cultures (GDGC) à Zaghouan (Nord-Est de la Tunisie), région qui produit une moyenne de 150 000 quintaux de blé tendre par an.

A titre d’exemple, un quintal de blé tendre est vendu aux centres de collecte à un prix de 23 dinars au lieu de 35 dinars, soit une réduction d’environ 34%.

Ayoub Lasrem, président du comité du (GDGC) à Zaghouan a précisé à la TAP que les réductions varient entre 4 et 12 dinars pour le quintal. “Cette réduction profite aux propriétaires des minoteries au détriment de l’agriculteur”, a-t-il fait observer.

Les centres de collecte, qui exigent une bonne qualité de semences, imputent, les réductions au “phénomène de germination”, engendré par les pluviométries du mois de juin. Ce phénomène affecte la qualité de graines destinées à la fabrication de farine.

Dans un communiqué, dont une copie est parvenue à la TAP, le GDGC insiste que “les agriculteurs ne devraient guère payer pour un phénomène dont ils ne sont pas les responsables”, faisant allusion au phénomène de la germination du blé.

Cette structure, créée récemment et à laquelle adhèrent une vingtaine de céréaliculteurs de la région, appelle, ainsi, à la révision de la grille des tarifs des céréales, décidée en 2007, estimant que cette tarification “n’est plus adaptée aux agriculteurs”.

La production annuelle de blé tendre est estimée en Tunisie à 2,8 millions de quintaux. Le pays, qualifié par une récente étude de “grand importateur de céréales”, importe chaque année une moyenne de 8 à 9 millions de quintaux de blé tendre.

Halim Salah, directeur de l’Institut des Grandes Cultures (IGC) a évoqué, dans une déclaration à la TAP les efforts déployés par les départements de recherche scientifiques pour le développement de variétés de semences adaptées au climat (sécheresse, saisons pluviales).

Néanmoins, le responsable a indiqué que pour l’instant “l’impact des pluviométries sur certaines régions de cultures céréalières n’est pas une priorité des chercheurs agronomes”. Tout l’intérêt est orienté, actuellement, au développement de variétés capables de faire face à la sécheresse et aux pathologies végétales, a-t-il relevé.

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