Tunisie –Tourisme : Des hôteliers et voyagistes en colère

ftav-fth-1.jpgRéunis dans le cadre d’une conférence de presse conjointe, le 2 juin 2011, hôteliers et voyagistes, encadrés par leurs structures professionnelles, la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) et la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV), ont fait endosser au gouvernement provisoire la responsabilité de l’échec de la haute saison touristique, lui reprochant de trop traîner du pied avant de promulguer le décret-loi devant instituer des mesures d’aide en leur faveur.

Ces mesures, soumises au gouvernement le 22 avril 2011, consistent essentiellement en le rééchelonnement des crédits bancaires et en l’institution de facilités de paiement des factures d’eau et d’électricité.

Mohamed Belajouza, président de la FTH, a déploré également l’impact négatif sur l’activité hôtelière de facteurs générés par la révolution: sit-in, dérapages sécuritaires, guerre civile en Libye, émigration clandestine vers l’île Lampedusa en Italie, autant d’évènements qui se sont associés pour ternir l’image de la destination Tunisie. Conséquence : beaucoup d’hôtels ont tout simplement fermé. Pour les professionnels, la situation est dramatique.

Pour sa part, Tahar Saïhi, président de la FTAV, a indiqué que les agences de voyage ont connu, en 2011, une forte baisse d’activité, perceptible, selon lui, à travers la diminution du taux de 60% des réservations.

Pour sauver les meubles, le tourisme intérieur, moyennant des prix promotionnels, peut constituer une alternative pour remplir les hôtels, a-t-on martelé au cours de cette conférence de presse. Les hôteliers ont proposé aux Tunisiens, durant la période juillet-août, des prix variant entre 25 et 90 dinars, soit une baisse de 30% par rapport aux prix en période normale. Seulement, le mauvais traitement réservé, ces dernières années, par les hôteliers et voyagistes, aux touristes tunisiens, risque de compromettre cette issue.

Interpellés sur cette question, hôteliers et voyagistes se sont empressés de se disculper et se sont inscrits en faux contre toute pratique discriminatoire à l’endroit des touristes tunisiens, faisant assumer aux gouvernements successifs toute la responsabilité des traumatismes subis par cette clientèle, des décennies durant.

Selon l’hôtelier, Afif Kchouk, les gouvernements percevaient l’hôtel comme une entreprise off shore, c’est-à-dire une entreprise qui a pour principale mission de générer le maximum de devises, de créer des emplois, de veiller à la sécurité du touriste et de refouler le touriste local. Toujours d’après M. Kchouk, le gouvernement estimait que toute nuitée passée par un Tunisien faisait perdre au pays 50 dollars en devises.

Jusqu’à 2010, le ministre du Tourisme de l’époque, M. Slim Tlatli, ne voulait pas entendre parler du touriste tunisien et continuait à donner des instructions dans cette perspective. C’est bon de le savoir, non!