Du bidouillage à l’affaire WikiLeaks, le “Piratage” informatique décrypté

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ordinateur (Photo : Robyn Beck)

[12/04/2011 07:47:06] PARIS (AFP) Du bidouillage inoffensif aux pratiques criminelles en passant par WikiLeaks, le documentaire “Piratage”, diffusé vendredi à 22h20 sur France 4, revient sur cinquante ans d’un phénomène qui ne cesse de transformer l’internet et ses usages.

“Faut-il avoir peur des pirates?” s’interrogent Sylvain Bergère et Etienne Rouillon dans leur enquête de 75 minutes où se succèdent grandes figures du “hacking” et analystes du milieu.

“On les dit capables de détruire n’importe quel système informatique. Pourtant, on murmure aussi que ce sont eux qui les ont construits. On les appelle les hackers, les cadors du bidouillage informatique”, récite une voix off.

“Si vous chauffez de l’eau avec votre cafetière pour faire bouillir des saucisses ou des pommes de terre, c’est une forme de +hacking+ car vous détournez la technologie”: c’est la définition proposée en ouverture du documentaire par Andy Müller-Maguhn du “Chaos Computer Club”, l’une des organisations de “hackers” les plus influentes en Europe.

Pour Steven Levy, journaliste informatique, “l’ordinateur est une ardoise vierge qui vous donne le pouvoir de faire n’importe quoi”.

Mais aux origines du “hacking”, il y a avant tout les pionniers d’un internet ouvert, soulignent les réalisateurs, avec “des valeurs, un idéal et une dimension morale”, dont le but est dès les années 1960 de partager des informations et des logiciels, et aussi de mettre à jour des failles informatiques mais seulement “par défi”.

Mais “paradoxalement, c’est internet qui va mettre fin à l’âge d’or des +hackers+, au respect de leur éthique” au moment où le web et l’informatique grand public deviennent “un nouveau marché industriel défendu par le copyright”.

C’est “le moment où le bidouillage est devenu du piratage, où le partage est devenu de la copie illégale”, et où les autorités engagent un bras de fer pour téléchargement illégal contre des sites (tels Napster ou eMule) qui diffusent musique, films et jeux.

Dernière figure en date du piratage évoqué dans l’enquête, Julian Assange et son site WikiLeaks.

“C’est un mec qui aime vivre très dangereusement (mais) il doit être plus conscient de l’impact de ses révélations, car en général quand on balance des noms, ça peut coûter la vie à certaines personnes”, commente John Draper en conclusion.

Draper, alias “Captain Crunch” est un des tout premiers “hackers” américains qui avait piraté dans les années 1960 un central téléphonique… grâce à un sifflet trouvé dans un paquet de céréales qui produisait la même fréquence qu’une ligne inoccupée.