Qui veut mettre au chômage les 4.500 salariés de JAL Group Tunisie?

Par : Tallel

Il y a deux mois, jour pour jour, c’était le 29 janvier dernier, on titrait ceci “La chaussure de sécurité française menacée en Tunisie!“. Dans cet article, on évoquait un problème de chômage technique dans l’usine Jallatte en France, à cause de la révolution tunisienne. Alors qu’on reprenait une information du site internet du quotidien régional français midilibre.com, la direction de JAL Tunisie s’était insurgée contre webmanagercenter.com .

Mais seulement voilà, un communiqué du groupe rendu public le mardi 29 mars 2011 nous donne, malheureusement, raison. Car, dans ce document, on lit ceci: «JAL GROUP, leader européen dans le secteur de chaussures de sécurité et 6ème entreprise exportatrice de Tunisie par le chiffre d’affaires, employant plus de 4.500 personnes dont 3.000 sur la délégation de Menzel Bourguiba et 1.500 à Manzel Jmil, a fait l’objet le jeudi 24 mars 2011, d’incidents d’une extrême gravité».

La direction de l’entreprise souligne que «des représentants du nouveau syndicat de base pour la plupart ainsi que des personnes salariées de l’entreprise munies d’armes blanches, ont brutalement fait irruption dans les locaux administratifs dans le but clair d’agresser physiquement le personnel de l’administration et plus spécifiquement le directeur général», lequel DG «a été séquestré pendant plus de 6 heures, agressé physiquement et des menaces de mort ont été proférées contre sa personne“.

Conséquence: «… les actionnaires de Jal Group ont décidé la fermeture des sites de production, estimant qu’il est inadmissible d’accepter que des négociations se fassent par la force et que leur soient imposés des choix stratégiques engageant le futur du groupe».

Vous vous rendez compte, c’est l’avenir (dans cette usine, cela s’entend) de 4.500 personnes qui est en jeu, et ce même si le communiqué fait mention que «les actionnaires sont actuellement en discussions avec les autorités compétentes pour décider des actions futures à entreprendre par rapport à leur investissement en Tunisie».

Si jamais la fermeture de l’usine est confirmée, que deviendront ces employés? Le syndicat de base a-t-il, une seule seconde, mesuré les conséquences de ses actes?

En agissant ainsi, certains syndicats ignorent sans doute que l’un des objectifs de la révolution c’est de permettre à chaque Tunisie de vivre décemment et dignement, et on ne peut l’être que si l’on a un revenu.   

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