Toyota veut grandir dans les pays émergents et améliorer sa rentabilité

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érence de presse le 9 mars 2011 à Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura)

[09/03/2011 11:35:54] TOKYO (AFP) Le premier constructeur d’automobiles mondial, Toyota, veut réaliser la moitié de ses ventes annuelles dans les pays émergents dès 2015, sur un total de près de 10 millions, élever sa marge opérationnelle à 5% et accélérer ses prises de décisions, un an après la crise des rappels.

“En 2010, nous avons réalisé 60% de nos ventes dans les pays industrialisés et 40% dans les pays émergents, je veux que la proportion passe à 50/50 en 2015”, a expliqué le patron du groupe, Akio Toyoda, mercredi lors de la présentation d’un plan stratégique.

Il a ajouté que la Chine, devenue en 2009 le premier marché mondial de l’automobile, devrait représenter à elle seule 15% des ventes de la firme “dès que possible”, alors que la part de marché de Toyota y est aujourd’hui inférieure à celle de ses principaux concurrents mondiaux.

Le groupe souhaite de façon générale mieux équilibrer ses affaires entre le Japon, les Etats-Unis, l’Europe et les marchés émergents.

M. Toyoda a précisé que cela ne signifiait nullement que les ventes dans les pays développés allaient nécessairement se réduire.

“La taille du gâteau doit grandir”, a-t-il souligné en référence aux ventes mondiales du groupe, qui ont atteint 8,42 millions d’unités en 2010 et qui pourraient bientôt atteindre les 10 millions, a laissé entendre le PDG.

Toyota ne compte pas pour autant sacrifier la sécurité et l’environnement pour un quelconque objectif chiffré, a-t-il insisté, et mettra un point d’honneur à proposer des véhicules sûrs, peu polluants et adaptés à la clientèle nouvelle de pays en pleine phase de motorisation.

“Au vu de notre expérience aux Etats-Unis et au Japon, les clients aiment les voitures rapides. Mais utiliser ce genre de véhicules provoque des accidents et augmente la pollution. Nous voudrions éviter ce genre d’inconvénients dans les marchés émergents”, a-t-il détaillé.

Le constructeur compte notamment lancer dix nouveaux modèles hybrides (motorisation à essence + électricité) d’ici à 2015 et veut continuer de développer les autres types de véhicules peu polluants (hybrides rechargeables sur secteur, électriques, à pile à combustible).

Toyota vient de passer la barre des trois millions de véhicules hybrides vendus dans le monde depuis le lancement de son premier modèle, Prius, en 1997, et veut écouler au plus tôt un million de ce type d’automobiles chaque année.

Le patron du géant basé à Nagoya (centre du Japon) a par ailleurs annoncé que la firme escomptait relever sa marge d’exploitation à 5% dès que possible, alors qu’elle devrait rester inférieure à 3% lors de l’année budgétaire en cours, selon les dernières prévisions.

L’agence de notation Standard & Poor’s vient d’abaisser la note de la dette du constructeur à cause d’une rentabilité “encore faible et qui augmente à petite vitesse”.

Afin d’améliorer ses profits, Toyota compte notamment rendre son activité de vente de voitures rentable, alors qu’elle est aujourd’hui déficitaire prise isolément. Le groupe est globalement bénéficiaire grâce à ses autres revenus, notamment le crédit aux concessionnaires et aux acheteurs d’automobiles.

M. Toyoda a précisé viser rapidement un bénéfice opérationnel annuel consolidé de l’ordre de 1.000 milliards de yens (8,7 milliards d’euros).

Le constructeur reste convalescent, un peu plus d’un an après la crise qui l’a forcé à rappeler près de neuf millions de véhicules entre fin 2009 et début 2010, majoritairement aux Etats-Unis, à cause de pédales d’accélération pouvant rester bloquées en position enfoncée et d’autres soucis techniques.

L’entreprise avait alors été vivement critiquée pour la lenteur de sa réaction, due à une organisation interne jugée trop bureaucratique.

“Le nombre de directeurs présents au comité de direction va être réduit de 27 à 11”, a annoncé M. Toyoda, le tout “pour accélérer la prise de décision”.