La restauration rapide, toujours en croissance, se diversifie tous azimuts

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à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[02/03/2011 17:31:08] PARIS (AFP) Des bouchées sucrées ou salées à manger avec les doigts, des box de pâtes à réchauffer au micro-ondes: même si ces produits n’ont pas détrôné le sacro-saint jambon-beurre, ils montrent la diversification de la restauration rapide, un marché en croissance de 60% en 6 ans.

Plus de 31,2 milliards d’euros en 2010, contre 19,7 en 2004, le marché de la restauration rapide a explosé, sous les effets conjugués de la crise, de la réduction du temps passé à déjeuner, mais aussi de la multiplication des produits moins lourds, moins gras, plus adaptés à une clientèle féminine.

La baguette, garnie de jambon, de beurre, parfois rehaussée d’un cornichon, reste le produit phare du repas sur le pouce, souligne Bernard Boutboul, directeur général de Gira Conseil, un cabinet spécialisé.

Tous pains confondus, le jambon-beurre représente 62% des 2 milliards de sandwichs vendus en 2010 en France.

Le marché du sandwich (6,4 milliards d’euros) pèse à lui seul 20% de celui de la restauration rapide.

Mais la prééminence du sandwich et l’omniprésence des hamburgers –il s’en vend neuf fois moins que des sandwichs, selon Gira Conseil–, des kebabs, des pizzas, et même des sushi, ne doivent pas masquer tous les nouveaux produits, commercialisés notamment en grande surfaces et magasins de proximité.

“L’univers du +snacking+ est en effervescence mais surtout en pleine mutation”, note Paul Fedèle, rédacteur en chef du mensuel professionnel France snacking. Il “suscite des convoitises”, “stimule la concurrence, pousse à innover”, souligne-t-il, même si les professionnels ont encore devant eux “un boulevard pour l’innovation”.

Parmi les dernières innovations : le développement du finger-food, ces bouchées qu’on peut manger avec les doigts, à la fois ludiques et pratiques. Salées (lardon, pesto ou saumon, par exemple) ou sucrées, ces mini flans omelettes ou cakes s’achètent par 6 ou par 10 et se dégustent sur place ou au bureau. L’idée, développée par l’enseigne Joosbayoo, vient d’obtenir une des palmes de la restauration.

Les fruits s’achètent dans des petits sacs, épluchés et découpés en morceaux, aussi faciles à grignoter qu’un sachet de chips.

Arrivées sur la marché il y a moins de deux ans, les box de pâtes ou de plats préparés, commercialisées en grandes surfaces, équipées d’une cuillère ou d’une fourchette adaptées, et qui se réchauffent au micro-ondes, se sont vendues à 15 millions d’unités en 2010, note encore Gira Conseil.

Les plats et menus sont aussi devenus plus verts et plus sains.

Des efforts ont été portés sur les emballages, comme les gobelets ou les boites où les produits chimiques ont été remplacés par de la pulpe de canne, 100% naturelle, par exemple.

La nutrition, longtemps antinomique de restauration rapide, est devenue au fil du temps un des critères importants d’innovation.

84 % des établissements de restauration rapide en France proposent fruits ou équivalents sans sucres ajoutés, note Audrey Aveaux, directrice de Nutritionnellement, une agence de conseils spécialisés qui a réalisé une étude pour le salon.

Pour les légumes, si 84 % de ces établissements inscrivaient à leur carte des soupes ou des crudités seules en 2009, ils ont été 94 % à le faire en 2010.

Mais, souligne Audrey Aveaux, ces efforts se sont relâchés notamment dans les chaînes où par exemple seulement 14% des établissements proposent des laitages écrémés ou demi-écrémés contre 30% en 2009.