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à Paris. (Photo : Eric Piermont)

[14/02/2011 16:11:01] BARCELONE (AFP) Les équipementiers télécoms proposent aux opérateurs des solutions pour gérer l’augmentation du trafic de données provoquée par l’engouement pour les smartphones et endiguer la perte de rentabilité qui en découle.

Poussée par la consommation massive de vidéos sur les téléphones connectés à internet, cette explosion du trafic des données, qui consomme de plus en plus de bande passante sans forcément faire gagner plus aux opérateurs télécoms, est au coeur des débats agitant le Congrès mondial de la téléphonie mobile qui s’est ouvert lundi à Barcelone.

“Certains acteurs qui sont à l’origine de l’explosion du trafic doivent accepter de contribuer au financement des investissements nécessaires pour acheminer ce trafic”, a résumé Stéphane Richard, le directeur général de France Télécom, lundi dans Le Figaro, pointant du doigt des géants de l’internet comme Google, propriétaire de Youtube, ou encore Apple.

“Le chiffre d’affaires des fournisseurs de contenus n’est pas suffisant” pour faire face aux besoins d’investissement dans les réseaux alors que la demande va crescendo, a également souligné Jean-Sébastien Grail, analyste chez Booz&co. Les opérateurs vont donc soit “se retourner vers l’utilisateur final” pour le faire payer plus, soit “remettre en cause leur profitabilité”, selon lui.

Un chantier qui recèle de nombreuses opportunités pour les équipementiers en télécommunications, dont le coeur de métier est la construction, l’entretien et l’optimisation des réseaux.

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Une femme utilise son Blackberry (Photo : Adek Berry)

Les “solutions” qu’ils proposent sur un plan technique vont de la construction d’infrastructures moins coûteuses à une utilisation plus “intelligente” de ces réseaux.

Le franco-américain Alcatel Lucent a ainsi présenté dernièrement une solution de miniaturisation des stations de base qui sont situées au pied des antennes de téléphonie mobile (ou antennes relais), permettant, selon lui, d’alléger leur coût d’installation et leur impact sur l’environnement.

Le chinois Huawei travaille sur l’allègement du trafic de données que génèrent les smartphones, même quand ils ne sont pas utilisés, envoyant régulièrement des signaux aux antennes relais pour se mettre constamment à jour.

Toutefois, selon le PDG d’Ericsson France, Franck Bouétard, augmenter le débit ne suffit pas, il faut aussi l’optimiser sans oublier la “qualité de service”. Ericsson a donc annoncé lundi à Barcelone un partenariat, avec l’américain Akawai, pour économiser la bande passante sur internet.

Les deux entreprises veulent ainsi proposer aux opérateurs et aux fournisseurs de contenus des solutions pour accélérer le débit internet et “facturer le client selon les services demandés”, selon M. Bouétard.

Même démarche pour l’américain Tellabs, qui table lui sur l’augmentation de “l’intelligence des réseaux”, plutôt que sur celle de leur capacité, pour pouvoir gérer la priorité de passage des contenus selon leur importance ou leur provenance.

Une toute autre piste est explorée par Nokia Siemens Network (NSN). L’équipementier propose aux opérateurs d’utiliser la connaissance intime qu’ils ont de leurs clients pour trouver de nouvelles recettes, en devenant le gestionnaire de leur identité sur internet via un portail permettant d’accéder à tous les sites avec un mot de passe unique.

Ce site de l’opérateur télécoms deviendrait alors la porte d’entrée unique sur la Toile et fournirait à tous les autres sites les informations personnelles dont ils ont besoin. Il gérerait aussi les paiements, tout en offrant à l’internaute la garantie d’un usage en toute sécurité de ses données.

L’avantage, pour l’opérateur, est qu’il pourra lui-même utiliser ces bases de données pour de la publicité ciblée par exemple, et faire payer au consommateur la sécurité offerte.