ésident de la Fed, le 18 janvier 2011 à Washington (Photo : Chip Somodevilla) |
[03/02/2011 18:33:54] WASHINGTON (AFP) Le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, a estimé jeudi que la reprise économique de son pays n’était pas encore “vraiment établie”, plus d’un an et demi après son début.
“Tant que nous n’aurons pas de créations d’emploi plus fortes pendant une période prolongée, nous ne pourrons pas considérer que la reprise est vraiment établie”, a déclaré M. Bernanke au National Press Club de Washington, à l’occasion d’une rencontre exceptionnelle avec la presse.
Cette remarque laisse présager que la Fed n’est pas encore prête à retirer son soutien exceptionnel à l’économie et qu’elle devrait mener à terme son programme de rachats de bons du Trésor américain devant courir jusqu’à la fin du mois de juin.
M. Bernanke a néanmoins redit que la croissance économique devrait s’accélérer en 2011, et qu’il y avait des preuves “plus nombreuses” permettant de penser que la consommation des ménages et l’investissement des entreprises peuvent progresser sans l’aide des pouvoirs publics.
“L’amélioration de la conjoncture devrait entraîner un rythme plus rapide de la reprise économique en 2011 par rapport à celui que nous avons vu l’année dernière”, a-t-il ajouté.
La croissance se renforce, mais elle “n’a pas été suffisamment rapide pour permettre une amélioration importante du marché de l’emploi”, a ajouté le président de la Fed, répétant son estimation selon laquelle “il faudra plusieurs années avant que le taux de chômage revienne à un niveau plus normal”.
Concernant le niveau des prix, M. Bernanke a estimé que l’inflation restait globalement “assez” faible, malgré “des hausses importantes de certains prix très visibles, notamment celui de l’essence”.
La Fed a pour mission d’assurer le plein emploi et la stabilité des prix, et M. Bernanke a répété qu’elle ne pouvait se satisfaire de la situation actuelle sur ces deux fronts.
Le chômage atteignait en effet 9,4% fin décembre et pourrait être remonté à 9,5% en janvier selon certains économistes (le chiffre officiel doit être publié vendredi), ce qui reste extrêmement élevé pour le pays.
L’indice d’inflation de référence de la Fed était par ailleurs de 1,2% en décembre, ce qui est inférieur au niveau que les dirigeants de la banque centrale jugent souhaitable (1,5 à 2,0%).
M. Bernanke a néanmoins estimé que la politique actuelle de la Fed portait ses fruits, en particulier son nouveau programme de rachats d’obligations du Trésor américain, destiné à faire baisser les taux d’intérêt à long terme pour stimuler l’investissement et la consommation.
A moins de quinze jours de la publication du projet de budget de la Maison Blanche pour l’exercice 2011-2012, devant commencer le 1er octobre, M. Bernanke a exhorté une nouvelle fois gouvernement et élus à agir dès maintenant pour “mettre en oeuvre un programme de réduction crédible des déficits futurs”.