Il faut bien se résoudre à finir cette sacrée année 2010 qui s’enlise avec ce qui se passe à Sidi Bouzid et ailleurs et qui nous afflige le cœur déjà passablement malade de tous les maux de ce siècle et de celui d’avant…
Les chroniques mondaines s’épanchent longuement sur Noël et le nouvel an et les fêtes qui vont avec. Mais les fêtes chez nous, heureusement, sont passées avec Ramadan et le mouton de l’Aïd. Nous jouons maintenant les prolongations, sans trop de dégâts, puisque nous pouvons nous contenter d’un poulet et de 5 millefeuilles de chez le premier pâtissier…
Dans la foulée, on se rend compte que nous n’avons pas un calendrier à proprement parler bien qu’officiellement c’est le calendrier grégorien qui prévaut. Mais socialement nous reflétons la schizophrénie de notre société qui ne sait plus à quel saint se vouer, comme on dit.
Au lieu d’un calendrier, nous en avons trois. Le grégorien officiel -qui compte dans les registres de l’Etat civil-, et l’hégirien -avec lequel nous comptons toutes nos fêtes religieuses et sociales- et même un autre calendrier agricole très précis -qui spécifie les saisons agricoles et la météo qui va avec (calendrier dit Ajmi).
Alors pour jongler on jongle, comme ça nous plaît entre les mois du calendrier grégorien mais aussi les autres. Il nous est arrivé d’avoir à fêter la Saint Sylvestre le soir du Premier jour de l’Hégire et vice versa. Ce n’est pas un problème pour un peuple qui se dit héritier de 3.000 ans d’histoire. Cette situation nous conduit logiquement à être très ouverts et très tolérants vis-à-vis de la diversité.
Cependant, nous remarquons le contraire, et le Tunisien est de plus en plus égoïste, irritable et grincheux à la fois. Plus il possède, plus il devient malade de son ego, ce qui risque de lui jouer des mauvais tours…
Alors le nouvel an est déjà là et nous souhaitons que 2011 soit meilleure que toutes les autres années que nous avons vécues et surtout meilleure que cette fâcheuse 2010 qui nous a affligés 365 jours durant !
