Critiqué au G20, Obama riposte et défend la politique économique américaine

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ésident américain Barack Obama au sommet du G20 à Séoul, le 12 novembre 2010 (Photo : Richard A. Brooks)

[13/11/2010 07:12:28] YOKOHAMA (Japon) (AFP) Le président américain Barack Obama a riposté samedi après sa mise en minorité lors du G20 de Séoul, en défendant sa politique économique et en assurant que les Etats-Unis continueraient de jouer un rôle moteur en Asie.

M. Obama a souligné qu’il n’avait jamais été aussi confiant dans les orientations américaines, au lendemain d’un sommet des pays riches et émergents du G20 où les Etats-Unis ont été souvent sur la défensive.

“Oui, les défis demeurent importants. Il y aura des échecs et des désaccords, nous ne résoudrons pas tous les problèmes en une réunion ou un voyage, ou même en un seul mandat”, a-t-il prévenu devant un parterre d’entrepreneurs avant l’ouverture du sommet du Forum économique Asie-Pacifique (Apec) à Yokohama (région de Tokyo).

M. Obama a relevé que les dirigeants du G20 avaient montré à Séoul leur détermination à rester concentrés sur la croissance mondiale.

“En tant que première économie de la planète et moteur pour la croissance mondiale, c’est particulièrement important”, s’est-il félicité.

“Voilà pourquoi nous avons adopté un plan économique qui a conduit à cinq trimestres consécutifs de croissance et dix mois consécutifs de développement de l’emploi privé” aux Etats-Unis.

“Voilà pourquoi nous avons adopté et mettons en place la réforme financière la plus drastique depuis la Grande Dépression, quelque chose que nos partenaires du G20 doivent faire eux aussi en urgence”.

“Et voilà pourquoi nous réduisons les dépenses sur ce qui n’est pas fondamental, pour faire face à d’importants défis budgétaires”, a martelé le président américain.

De nombreux pays du G20, en premier lieu la Chine et l’Allemagne, principaux exportateurs mondiaux, ont fustigé à Séoul la récente décision de la banque centrale américaine (Fed) d’injecter 600 milliards de dollars dans les circuits financiers.

Cette annonce, justifiée par la Fed par la nécessité d’encourager la reprise américaine, est dénoncée par ces critiques comme un moyen d’affaiblir le dollar pour avantager les exportations américaines et comme une menace pour la stabilité financière de la planète.

Les pays asiatiques soulignent notamment que des capitaux spéculatifs d’origine américaine pourraient déferler sur leurs économies, à la recherche d’un retour rapide sur investissement, au risque de créer des bulles financières et immobilières et de replonger l’Asie dans le type de crise qu’elle a connu en 1997-98.

Lors de son discours, M. Obama est revenu sur sa tournée de huit jours en Asie, au cours de laquelle il s’est rendu en Inde, en Indonésie, en Corée du Sud et au Japon.

Affaibli aux Etats-Unis par la défaite de son camp face aux Républicains lors des élections de mi-mandat, il a jugé que ce voyage avait permis de revigorer l’engagement américain dans une région plus stratégique que jamais.

“La sécurité et la prospérité du peuple américain est inextricablement liée à celles de l’Asie. C’est pour cela qu’il ne s’agissait par de mon premier voyage ici et que ce ne sera pas le dernier”, a-t-il déclaré, ajoutant: “L’Amérique joue à nouveau un rôle moteur en Asie”.

M. Obama a enfin joué sur la corde sensible pour souligner la légitimité des Etats-Unis à rester prépondérants dans une région qui a récemment vu la montée en puissance de la Chine, mais aussi de l’Inde et des économies d’Asie du Sud-Est.

“Au siècle dernier, les Etats-Unis ont grandement contribué à la sécurité et à la prospérité de la région. La force de nos alliances, la bravoure de nos hommes et femmes en uniforme ont contribué à sauvegarder la paix, et l’ouverture de nos marché a permis la naissance du miracle asiatique”.