Tunisie : Démarrage du GEW… pour que l’entrepreneuriat retrouve sa superbe

cje-11-1.jpgEtre imprégné de la culture entrepreneuriale et développer également l’entrepreneuriat de la culture, cela peut nous faire croire que c’est les deux faces d’une même médaille. Mais en fait, les dimensions, les objectifs et la concrétisation sont différents. La semaine de l’entrepreneuriat, organisée sous l’égide de l’IACE (Institut arabe des chefs d’entreprise) et orchestrée par le Centre des Jeunes dirigeants (CJD) et présidé par Abdelaziz Dargouth, militera pendant 7 jours pour défendre la cause de l’entrepreneuriat à l’échelle nationale via plusieurs canaux de communication, allant des journées portes ouvertes aux séances d’information, de formation et de coaching, jusqu’à la présentation d’une pièce théâtrale intitulée «Basnessman»…

La conférence de presse organisée lundi 1er novembre au siège de l’IACE a voulu donner un éclairage sur le déroulement de la semaine et ses manifestations clés.

«Nous ne chercherons pas à lutter contre les stéréotypes qui caractérisent la communauté entrepreneuriale dans notre pays, cela ne sert à rien. Par contre, nous mettrons tout en œuvre pour communiquer sur l’entrepreneuriat dans le sens noble du terme, celui créateur de richesses, partie prenante et intégrante du développement économique du pays et créateur d’emplois», a déclaré Chakib Nouira, président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise.

Les pratiques malsaines, s’il y a, doivent être dénoncées, mais l’entrepreneuriat représente également nombre d’hommes et de femmes qui luttent au quotidien pour garantir la réussite de leurs projets, s’acquittent de leur devoirs fiscaux et sociaux et s’efforcent d’assurer un équilibre socioéconomique qui n’est pas donné, a ajouté M. Nouira.

Les temps où l’entreprise était assistée et inconditionnellement soutenue par un l’Etat sont révolues, les temps où les jeunes pouvaient prétendre à un emploi à leur sortie de l’Université sont également révolus. Ces derniers doivent maintenant être conscients du fait que l’emploi n’est pas un droit acquis et qu’il faudrait être une partie prenante dans sa création plutôt que d’avoir à subir les aléas d’un chômage devenu, aujourd’hui, presque une fatalité.

«Notre objectif est de travailler sur les mentalités, de sensibiliser les jeunes à la nécessité de se positionner en tant que facteurs de changement de la société et éléments actifs, productif et innovateurs plutôt qu’en simples commis de l’Etat», a pour sa part assuré Abdelaziz Dargouth.

Il y a quelques années, l’Université de Sfax avait réalisé une enquête visant à sonder les opinions des écoliers et des lycéens dans la capitale économique du pays et une ville réputée être la plus «entreprenante» du pays. Cette enquête avait révélé que la volonté de devenir entrepreneur diminuait au fur et à mesure que l’élève avançait dans ses études, préférant la sécurité d’un emploi étatique.

La surprise était de taille pour les responsables de l’enquête. Nous étions à tel point dans notre autosatisfaction depuis les années 70 grâce au développement de l’offshore et du tourisme que n’avons pas remarqué qu’entre temps, l’entrepreneuriat a perdu de sa superbe et que l’aura qui l’a entouré a presque disparu, laissant place à nombre d’idées fausses et de désillusions. Nous en sommes arrivés à ne plus déterminer des contours clairs et précis de ce qu’est un véritable entrepreneuriat, positif, porteur d’idées et participant à l’édification et le progrès du pays.

La flamme entrepreneuriale qui sera lancée de la Place du gouvernement à la Kasbah lundi 8 novembre par Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, et portée par des entrepreneurs venus de différents horizons sur tout le territoire national, sera, espérons-le, annonciatrice d’un regain d’intérêt pour l’entrepreneuriat et un élément déclencheur pour une prise de conscience que l’entrepreneuriat vrai participe au développement économique du pays. Mais aussi toutes les actions qui seront menées du 7 au 14 novembre prochain œuvreront à susciter l’engouement et la curiosité des jeunes, seule richesse pour un pays dont le potentiel humain est le point fort.

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