Tunisie : Ali Miaoui, représentant de Tunisair sur la France

ali-miaoui.jpgBeaucoup d’assurance, pas surfaite, mais partant d’une profonde conviction que
Tunisair leader sur le marché français maintiendra son envol et ne se fera pas
détrôner de sa place au ciel.

Ali Miaoui, nommé récemment représentant général Tunisair en France, l’a clamé
haut et fort lors d’une réception avec les partenaires de la Tunisie, organisée
en marge du Salon international de tourisme “Top Resa“ à Paris : «Nous resterons
les premiers au départ de la France vers la Tunisie».

Webmanagercenter : Vous semblez très convaincu de la prépondérance de Tunisair
sur le marché français dans un contexte de transport aérien de plus en plus
concurrentiel. Il est vrai que Tunisair dispose de beaucoup de ressources,
particulièrement humaines, mais dispose-t-elle des mêmes moyens sur le plan
matériel ? On lui reproche très souvent un service approximatif…

Ali Miaoui : Cela fait tout juste 10 jours que je suis en France. J’en ai
profité pour voir tous nos partenaires sur place, et contrairement à ce que vous
venez dire, le positionnement de Tunisair en matière de qualité de service
figure parmi les meilleurs en comparaison avec d’autres compagnies, qu’elles
soient françaises ou compagnies d’autres pavillons. Le catring Tunisair est bien
classé parce que nous offrons des prestations de qualité apparentées plus à des
prestations de type régulier que charter. Nous sommes la première compagnie dans
le régulier. Une prépondérance historique que nous avons renforcée durant ces
dernières années. Mon travail ici en France consiste à poursuivre cette
trajectoire positive au niveau du régulier et développer le nombre de fréquences
sur la Tunisie. Aujourd’hui nous avons 106 fréquences par semaine entre la
France et la Tunisie, l’objectif fixé par la direction de la compagnie est de
passer en deux ans à 130 fréquences/semaine. Ce qui confortera la place de la
compagnie nationale sur le marché français.

Là où nous avons perdu des parts de marché, c’est au niveau du charter, activité
purement touristique. Sur cette activité, il va y avoir une action fondamentale
avec nos partenaires principaux mais également la recherche de nouveaux
partenaires pour élargir le portefeuille de Tunisair. Nous voulons récupérer des
parts de marché sur d’autres compagnies qui se sont installées sur la
destination même si le marché France n’évolue pas à deux chiffres.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

Tunisair a suffisamment de moyens. Les ressources humaines, le parc
aéronautique, les moyens technologiques et techniques, la programmation
intégrée, le revenu management pour s’imposer comme toutes les compagnies
implantées sur le sol français. Il n’y a aucune raison pour que nos parts de
marché régressent. Pourquoi avons-nous cédé des parts de marché ? Parce qu’il y
a eu une compétitivité de prix que nous avons perdu pour un moment. Avec le P-dg
de la compagnie, nous avons beaucoup restructuré en Tunisie pour réduire nos
coûts de distribution. A partir du moment où ces coûts ont été réduits, nous
pouvons devenir très compétitifs. En étant compétitifs, nous pouvons offrir des
prix plus bas, et en offrant des prix bas, nous pouvons récupérer des parts de
marché.

Le combat aujourd’hui est un combat de prix. Ceci ne veut pas dire que le niveau
de qualité du service et du catring à bord doit en souffrir. Il doit être
intouchable. Pour l’été 2011, nous sommes en train d’offrir de très bons prix
pour la compagnie nationale qui la positionneront à très bon niveau.

Vous pouvez soutenir la concurrence des compagnies low cost françaises ?

La compétition avec ces compagnies se fait sur le régulier du fait même de leur
positionnement, ni charter à 100% ni régulier à 100%. Notre approche est la
même, c’est d’offrir les meilleurs prix et les meilleurs services pour arriver à
avoir nos 130 fréquences sur la France. Nous avons offert sur la France des prix
à 69€ comprenant les taxes. Donc des aller/retour à près de 40€.

Vous entrez dans vos frais à ces prix là ?

Bien sûr, nous entrons dans nos frais partant du principe que nous ne les
faisons pas systématiquement. Ils varient selon les dates et les attentes des
clients en matière de flexibilité et de souplesse.

Sur un tout autre volet, nous avons reçu un Airbus A320 en 2010 et nous en
aurons un deuxième en 2011 pour desservir la France. Ce qui nous permettra de
consolider encore plus notre position.

Plus de 500.000 Tunisiens résidents en France, avez-vous une stratégie pour
récupérer la plus grande part de cette communauté nationale sur l’Hexagone ?

C’est l’une de mes premières réflexions en arrivant sur le marché français. Nous
avons, durant ces trois dernières années, perdu notre clientèle ethnique partie
sur le charter et sur d’autres compagnies étrangères. Notre objectif est de
mettre en place, avant l’été 2011, un produit spécial “TRE“, en France ou dans
d’autres pays.

Ce qui se traduit par…

Une panoplie de produits ciblant les TRE. Des tarifs préférentiels, des
excédents de bagages parce que nos communautés à l’étranger ont besoin de
franchise bagage supplémentaire ainsi que l’offre de gratuité à partir d’un
certain nombre de voyages. C’est en somme un programme pour la récupération et
la fidélisation de nos compatriotes à l’étranger. Nos TRE doivent bénéficier
d’une attention particulière de notre part, j’y veillerai à partir de la France.

En quoi servira la détaxe sur le kérosène la compagnie aérienne nationale ?

Cette réduction des prix du kérosène nous permettra d’alimenter la baisse des
prix que nous pratiquons sur les différents marchés européens.