ège historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin) |
[28/08/2010 10:42:06] PARIS (AFP) Inquiète de la solidité de la reprise aux Etats-Unis, la Bourse de Paris attend les dernières statistiques américaines d’août et espère un geste de la Réserve fédérale pour retrouver un peu d’entrain.
Sur la semaine écoulée — la dernière d’août — le CAC 40 a perdu 0,53% pour terminer vendredi à 3.507,44 points, dans un climat fébrile.
Un repli lié aux craintes sur l’économie américaine qui se sont renforcées cette semaine avec des indicateurs immobiliers préoccupants.
Les ventes de maisons neuves et anciennes ont reculé à des niveaux plus vus depuis au moins 15 ans, après la fin d’un crédit d’impôt, mettant en évidence l’impasse du secteur immobilier outre-Atlantique.
Apportant une lueur d’espoir dans une semaine terne, les chiffres hebdomadaires de l’emploi sont ressortis meilleurs que prévu et la révision à la baisse des chiffres de la croissance au deuxième trimestre a été un peu moins prononcée qu’attendu.
Ces nouvelles ont permis au marché parisien, qui refluait vers les 3.400 points, de rebondir temporairement mais, en définitive, la semaine “s’est faite sans volumes, avec des rebonds techniques guère suivis d’effets”, a indiqué Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
Parallèlement, le marché obligataire, où s’échange la dette des Etats, a enregistré record sur record, signe du fort pessimisme des investisseurs.
Ils se sont en effet rués sur les titres de dette américains, allemands et français, considérés comme des valeurs refuges par excellence.
“C?est le retour en force du défaitisme sur les marchés. En effet, après deux ans d?erreurs liées à un excès de pessimisme, les Cassandre ont repris du poil de la bête grâce à la crise grecque et ont désormais retrouvé des ailes grâce à la publication d?indicateurs faisant état du ralentissement de la croissance aux Etats-Unis”, affirme Marc Touati, de Global Equities.
ésident de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, le 22 juillet 2010 à Washington (Photo : Alex Wong) |
Le pessimisme devrait encore être la norme la semaine prochaine car “l’ISM (l’indice qui mesure l’activité dans l’industrie et les services américains) pour le mois d?août devrait marquer encore le pas et un léger repli de l?emploi dans le secteur privé” est à craindre, estiment les stratégistes de BNP Paribas.
Pour Arnaud de Champvallier, gérant chez Turgot Asset Management, “les actions restent attractives, mais s’il n’y a pas de reprise économique aux Etats-Unis, on pourrait rester sur les niveaux actuels. On est à un moment charnière et cela peut basculer d’un côté comme de l’autre”.
Alors que les annonces de fusions-acquisitions –d’ordinaire un catalyseur– n’ont pas eu les répercussions attendues sur le marché, le sursaut pourrait venir de nouvelles mesures de relance, avance de son côté M. Pichard, directeur de Barclays Bourse.
“On ne peut pas imaginer qu’un plan de relance ne sera pas annoncé. On l’a vu avec les mesures fiscales concernant l’immobilier: à peine retirées, les ventes s’écroulent”, affirme le gérant.
Le président de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, a confirmé vendredi que l’économie américaine avait ralenti plus que prévu et s’est dit prêt à prendre des mesures supplémentaires, mais seulement si les perspectives de l’économie devaient se détériorer fortement. Des propos à double tranchant qui ont douché les marchés avant de finalement les rassurer.
Attentifs aux réactions de la Fed, les investisseurs risquent de surveiller avec encore plus d’attention les statistiques de la semaine prochaine.
Ils devraient également se montrer prudents alors que le risque lié à la dette en zone euro a fait son retour, après l’abaissement de la note irlandaise et la mise en garde de Moody’s sur les plans de rigueur mis en place en Europe.