Baby-foot : les fabricants français comptent aussi sur l’effet Mondial

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é Pierre à Chalon-sur-Saône. (Photo : Jeff Pachoud)

[20/06/2010 12:28:13] CHALON-SUR-SAONE (Saône-et-Loire) (AFP) Malgré les déboires des Bleus, les fabricants français de baby-foot, objet quasi disparu des bistrots, comptent sur l’effet Mondial pour lui faire retrouver une seconde jeunesse, notamment chez les particuliers, au sein des entreprises ou des collectivités.

Durant la pause de midi, Frédéric Dugleux et Nicolas Prost, techniciens du groupe nucléaire Areva à Chalon-sur-Saône, s’entraînent au baby-foot dans le local du comité d’entreprise, afin d’être au point pour la finale du tournoi qu’ils organisent entre collègues fin juin sur le modèle du Mondial.

“Après avoir loué un baby-foot quelques mois en 2009, on s’est décidé à en acheter un en début d’année pour organiser un tournoi avec une trentaine de participants par équipes de deux”, explique Frédéric Dugleux.

“De l’ingénieur au technicien, il a rassemblé des personnes qui ne se connaissaient pas forcément. Ca crée une ambiance sympa, l’équipe qui perd en entend parler toute l’après-midi”, assure son partenaire dans un sourire.

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és de l’usine Areva jouent au baby-foot pendant leur pause, le 16 juin 2010, dans les locaux du CE de l’usine à Chalon-sur-Saône. (Photo : Jeff Pachoud)

Leur baby-foot, qu’ils regrettent de ne plus trouver aussi souvent qu’avant dans les cafés, a été acheté par leur comité d’entreprise 1.200 euros au fabricant René Pierre, basé en Saône-et-Loire et leader du marché français avec 7.000 unités vendues en moyenne par an.

Son PDG, Claude Pierre, le fils du fondateur, estime que l’avenir des baby-foots, comme des billards et des flippers qu’il fabrique, n’est plus dans les bistrots.

“La disparition des baby-foots dans les cafés est liée à la fermeture des établissements. On a perdu 150.000 bistrots en 15 ans. Et trois à cinq établissements ferment encore chaque jour en France”, analyse Laurent Lutse, président de la Fédération nationale des cafés et brasseries.

“Les jeunes sont passés à l’ère numérique, ils ont les consoles et les portables, ou alors ils jouent au baby-foot chez eux”, ajoute-t-il.

“Il y a 15 ans, on vendait 5% de nos produits aux particuliers et 95% aux cafés. Aujourd’hui, la proportion s’est inversée”, relève Claude Pierre, qui vend ses “babys” entre 200 et 1.500 euros.

Comme le CE d’Areva ou les pompiers d’Autun, en Saône-et-Loire, qui ont acquis un baby-foot début mai, les fabricants français se tournent de plus en plus vers les particuliers, les entreprises ou les collectivités (collèges, lycées, hôpitaux) pour trouver des débouchés.

Les “troquets” ne représentent d’ailleurs plus que 20% du chiffre d’affaires de Bonzini, l’autre grand fabricant français installé depuis 1927 à Bagnolet, près de Paris, selon son directeur général, Gérard Bergaglia.

Bonzini vend en moyenne 5.000 baby-foots par an, dont 35% à l’étranger. Fin mai 2010, le chiffre d’affaires était en augmentation de 21% par rapport à mai 2009.

Si son concurrent de Saône-et-Loire ne remarque pas d’effet Mondial “pour l’instant”, M. Bergaglia estime que la compétition a fait grimper ses ventes.

Ainsi, un baby-foot géant de 7,5 mètres a été vendu à une marque française d’habillement, qui permet de jouer à onze salariés de chaque côté. Et une banque propose à ses employés un jeu en marge de la Coupe du monde, permettant de gagner 43 baby-foots.

Surfant également sur l’effet Mondial, le maroquinier de luxe Louis Vuitton a réuni Zidane, Pelé et Maradona autour d’une partie de baby-foot pour sa dernière campagne de publicité.