Tunisie-Forum de Carthage : «Nous ne sommes plus compétitifs sur les produits à faible valeur ajoutée»

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Si nous tenons à développer les IDE en direction des activités innovantes et à haute valeur ajoutée, autant commencer par planter le décor. Et pour cette douzième édition du Forum de Carthage, placée cette année sous le thème «Investir dans le futur», l’Agence de Promotion des Investissements (FIPA) a annoncé la couleur par un habillage très “in” de la salle qui a abrité l’ouverture de cette importante rencontre. En fond de scène: un infodécor réalisé à partir des techniques de l’infographie et projeté sur une grande toile tendue. L’image est animée, elle permet de communiquer les moments forts du forum.

Innovation, valeur ajoutée, monter en gamme, les mots reviennent souvent dans les discours prononcés tour à tour par Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, Hédi Djilani, président de l’UTICA et Mohamed Ghannouchi, Premier ministre qui a édifié les 1.300 participants, un nombre record dont 300 Italiens, sur les réalisations de la Tunisie en matière de formation de compétence et de réalisation d’infrastructures orientées vers les nouvelles technologies et les industries innovantes. «Impressionnant ! Pourquoi sommes-nous si mal informés sur les performances et les potentialités de la Tunisie», s’est exclamée une participante australo-canadienne. Eh oui, la communication économique gagnerait à être renforcée au-delà de nos frontières !

Un taux de croissance soutenu de 5% par an depuis 20 ans, un PNB per capita de 9.000$ par an, un endettement extérieur qui ne dépasse pas les 40%, quarantième sur 133 pays en compétitivité globale, 69ème sur 183 pays en informatisation de l’Administration, 60ème sur 192 pays en commerce extérieur, «des atouts et des indicateurs qui, loin de nous conduire à l’autosatisfaction, nous poussent à déployer plus d’efforts pour les améliorer», déclare le Premier ministre. C’est pour cela que le processus des réformes a été accéléré pour améliorer davantage l’environnement des affaires, une SARL peut aujourd’hui être constituée en seulement une heure aux guichets uniques de l’API, les délais de dédouanement des marchandises ont été considérablement écourtés et l’informatisation de tous les process du commerce extérieur a réalisé de grandes avancées. «Nous voulons préserver la dynamique de croissance. 3,1% du taux de croissance a été réalisé en 2009, année de crise, soit trois fois le cru démographique du pays», précise le Premier ministre.

L’objectif de l’Etat est de préserver les fondamentaux de l’économie en maintenant la dette publique intérieure et extérieure sous la barre des 50% et en poursuivant l’intégration du pays dans son environnement euro-méditerranéen et international tout en étant vigilant quant au modèle social tunisien qui implique le développement de toutes les ressources au service de l’Homme et l’amélioration de ses conditions de vie.

«Cap sur l’international»

«Nous maintiendrons le cap de l’ouverture sur l’extérieur, la conjoncture internationale incertaine ne nous fera pas dévier de nos objectifs d’ouverture, de diversification de la base productive et l’intégration de l’économie tunisienne à l’échelle planétaire», a assuré Mohamed Nouri Jouini. La stratégie économique tourne autour de trois axes, le développement technologique, la maîtrise de l’énergie et le maintien d’une croissance constante. La Tunisie souhaite des investissements dans des activités à grande teneur en savoir, avec des attributs technologiques évolués, elle veut se positionner en tant que plateforme industrielle et technologique en Méditerranée. Mais pas seulement, en Afrique également, précise Hédi Djilani, car l’Afrique est un réservoir en ressources naturelles et en croissance. Et grâce aux alliances tuniso-méditerranéennes, les échanges avec l’Afrique peuvent être renforcés. Le Maghreb économique, qui peine aujourd’hui à se concrétiser, finira certainement par devenir un espace commun qui offrira des opportunités et des niches importantes aux pays méditerranéens du Nord, assure le président du patronat tunisien.

La Tunisie, qui a beaucoup investi dans le capital humain et a formé les jeunes dans toutes les disciplines au national comme à l’international, compte plus que jamais sur ses compétences humaines pour véhiculer une nouvelle image d’elle, celle de l’innovation et des hautes technologies. «Nous ne pouvons plus être compétitifs sur les produits à faible valeur ajoutée, nous voulons monter en gamme et nous avons fait ce qu’il faut pour y arriver. Nous avons investi dans l’Homme, dans l’économie du savoir et dans des infrastructures dotés de tous les attributs des technologies avancées, allant des biotechniques aux textiles en passant par la microélectronique et l’agroalimentaire. Ces dernières années, nous avons assisté à l’implantation en Tunisie de groupes internationaux opérant dans des activités technologiques pointues affirmées comme les composantes électroniques automobiles et aéronautiques», a conclu M. Ghannouchi dans son discours pour l’ouverture officielle du Forum..

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