CCE Air France : la direction rompt le silence et désavoue l’ex-secrétaire général

[29/01/2010 16:11:19] PARIS (AFP)

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çois Cabrera, ancien secrétaire général (CFDT) du Comité central d’entreprise d’Air France, le 11 janvier 2010 à Roissy. (Photo : Fred Dufour)

La direction d’Air France a rompu le silence dans l’affaire de la gestion contestée du CCE de la compagnie aérienne entre 2007 et 2009 en récusant les explications de François Cabrera, l’ancien secrétaire général (CFDT) du comité central d’entreprise.

Dans une lettre adressé à M. Cabrera, Air France dénonce son “raisonnement de pure circonstance” qui attribue au défaut de soutien financier de la direction le déficit budgétaire du CCE, évalué par un récent audit à 15 millions d’euros depuis 2005.

Dans ce courrier, dévoilé par le site Figaro.fr, Air France estime que “le rôle de banquier du comité” que M. Cabrera veut attribuer à la compagnie est une qualification “choquante” et “sans fondement juridique et comptable”.

La clôture en décembre 2008 du compte courant qui enregistrait “les créances réciproques” entre le CCE et la compagnie, décidée à l’unanimité, s’est accompagnée “à titre exceptionnel” d’un “abandon de créances” de 7 millions d’euros en faveur du CCE, précise le courrier.

“Pendant les années au cours desquelles il a fonctionné, le compte courant n’a jamais eu pour effet ou pour objet d’assurer le financement à court moyen ou long terme des besoins de trésorerie du CCE”, ajoute le directeur général adjoint des ressources humaines de la compagnie Jean-Claude Cros.

Interrogé mercredi par l’AFP, M. Cabrera avait expliqué : “Le CCE payait les prestations et ne se faisait rembourser que bien plus tard. Donc, on avait besoin de ce fonds de roulement. Air France, qui assurait ce décalage par un procédé de compte courant, l’a stoppé fin 2008, ce qui a causé ce décalage de trésorerie dans les caisses du CCE”.

“Pour y faire face, on avait prévu de faire un prêt hypothécaire, on avait eu d’abord un accord de principe jusqu’en juillet 2009, mais lors d’un second temps, cela a été refusé par les élus. C’est ce qui a déclenché l’affaire”, avait-il ajouté.

Les problèmes du CCE ont été révélés à la suite d’un audit commandé en septembre dernier par l’ensemble des syndicats y compris la CFDT, qui le co-gérait avec la CFE-CGC et FO.